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Martine Aubry: "Marine Le Pen ne sera pas présidente de région"

Martine Aubry jeudi matin sur BFMTV et sur RMC.

Martine Aubry jeudi matin sur BFMTV et sur RMC. - BFMTV

Martine Aubry, maire PS de Lille et soutien de Pierre de Saintignon, la tête de liste socialiste pour les régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, était jeudi matin l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC.

Invitée jeudi matin sur BFMTV et RMC, Martine Aubry rappelle à trois jours du premier tour des régionales qu'"on vient de vivre des horreurs, des attentats de ces fanatiques qui se sont attaqués à la France et à la démocratie. La seule bonne réponse pour montrer que la France est debout, c'est de faire vivre la démocratie et d'aller voter. Deuxième chose, ils veulent nous diviser, ils veulent casser notre mode de vie. Il faut que les citoyens se disent 'nous allons voter, non pas par peur, mais pour ceux qui vont vivre demain'."

"Il ne faut pas seulement battre madame Le Pen", explique Martine Aubry. "Parce que madame Le Pen, si jamais elle était présidente de région dans ma région, je sais ce qu'il se passerait. Le lendemain c'est la gueule de bois, les entreprises qui s'en vont", affirme la maire socialiste de Lille. "Il n'y pas un chef d'entreprise qui reviendrait là". Vous imaginez que demain, puisqu'elle se voit déjà présidente de la République, elle puisse comme François Hollande l'a fait, aller discuter avec Obama, Poutine, Cameron, Merkel, pour pouvoir porter la guerre contre Daesh? Mais bien sûr que non! Il y a de la colère, mais la colère ce n'est pas glisser un bulletin de vote pour se débarrasser, c'est réfléchissons aux six ans qui viennent".

"Pas question" de laisser gagner le Front national

Le PS va-t-il maintenir ses listes partout où il est en position de se maintenir, et particulièrement en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, au lendemain du premier tour? "Nous devons regarder les résultats". Martine Aubry prévient: "Il n'est pas question de laisser battre (gagner, Ndlr) le Front national, elle (Marine Le Pen) ne peut pas être élue, là comme ailleurs".

La maire de Lille l'assure: "Dans tous les sondages (en Nord-Pas-de-Calais-Picardie), les voix de gauche sont supérieures à la droite républicaine. Nous verrons dimanche soir, et si la gauche est devant, il faudra que la droite républicaine prenne ses responsabilités"... et retire sa liste au profit de la gauche, sous-entend Martine Aubry. "Si on ne veut pas de Marine Le Pen, on veut surtout une région qui porte l'espoir pour demain. Il ne suffit pas de voter contre la haine, il faut aussi porter une vision".

Faut-il tout faire pour faire barrage au FN? "Il faudra tout faire pour que la région reste à gauche", glisse-t-elle dans une allusion à la formule de Manuel Valls, qui appelle à "tout faire" pour faire battre le Front national dans les régions. Et s'il l'emporte? "Je ne veux pas y croire et je ne peux pas y croire, jusqu'au bout il faut se battre", maintient Martine Aubry, qui fait confiance à la tête de liste PS en Nord-Pas-de-Calais: "Pierre de Saintignon est meilleur que moi, il connaît la région parfaitement, il est crédible. Moi, je ne connais pas la région comme lui".

"Marine Le Pen ne sera pas présidente de région"

Après les attentats de Paris, Martine Aubry ne croit "absolument pas" à une dérive sécuritaire consécutive à l'adoption de l'état d'urgence, et "applaudit à ce qu'a fait le Président et le gouvernement, dès la nuit de ces horreurs. Et bravo aux forces de police, aux pompiers, bravo aux hôpitaux".

"Cet état d'urgence, il est nécessaire", plaide l'ancienne ministre, qui justifie les mesures d'exception. "Il y a eu plus de 2.300 perquisitions administratives: les terroristes, ces fous, ils sont liés au trafic de drogue, au trafic d'arme. Le gouvernement a réussi à obtenir des renseignements, y compris sur ces terroristes. Les assignations à résidence, il faut les réaliser, quand en plus on reçoit la COP21, et qu'il y a encore des risques". En revanche, Martine Aubry "se pose la question de manière très forte" de la légalité de la déchéance de nationalité pour des terroristes bi-nationaux nés en France, une mesure annoncée devant le Congrès par François Hollande. En outre, la maire de Lille n'est "pas sûre que ce soit efficace" pour empêcher ces terroristes de récidiver.

"Aujourd'hui les Français sont inquiets et ont peur, mais on ne répond pas à la peur par la haine et la division", plaide Martine Aubry. "Ils sont en colère, et ils l'étaient avant ces attentats, parce qu'ils ont l'impression que les résultats ne sont pas là, parce que le chômage ne recule pas. Le sujet essentiel, c'est qu'il faut des résultats sur l'emploi. Cette année, pour la première fois, on a créé plus d'emplois qu'on en a détruit dans le Nord-Pas-de-Calais. Marine Le Pen, lundi présidente de région, vous croyez qu'un chef d'entreprise étranger va venir? Marine Le Pen ne sera pas présidente de région. Rendez-vous lundi: elle ne le sera pas".