Le Rassemblement national enjambe le vote de confiance et se met "en ordre de bataille" en vue de législatives anticipées

Le Rassemblement national réunit ce lundi 1er septembre son bureau de campagne des élections législatives au siège du parti. Un rendez-vous loin d'être anodin alors que le gouvernement de François Bayrou pourrait être renversé, laissant entrevoir une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.

Au Rassemblement national, la chute du gouvernement de François Barnier semble déjà actée. Le parti se prépare déjà à une nouvelle dissolution de l'Assemblée national, avant même une rencontre "sans aucune illusion" avec le Premier ministre mardi.

Comme le révélait BFMTV la semaine dernière, le parti à la flamme réunit un bureau de campagne de préparation des élections législatives ce lundi 1er septembre à 15h30. Avant même le vote de confiance du 8 septembre, le RN veut se montrer "en ordre de bataille" selon les mots d'un cadre, en cas de nouvelles élections législatives.

Samedi, depuis la foire de Châlons où il effectuait sa rentrée pour la quatrième année consécutive, Jordan Bardella a dénoncé une "impasse démocratique" et mis la pression directement sur Emmanuel Macron.

Le président du Rassemblement national en appelle à un retour aux urnes. Une démission du chef de l’état, même s’il se dit respectueux des institutions, ou une nouvelle dissolution. Si l'Élysée semble, pour l'heure, indiquer qu'une nouvelle dissolution n'est pas la volonté du chef de l'Etat, Jordan Bardella répond:

"Ne pas le vouloir ne veut pas dire qu’il n’y sera pas contraint à un moment donné".

"Le président de la République est impossible à déchiffrer. La dissolution est une hypothèse sérieuse et crédible", confie un proche du président du RN.

En présence de Marine Le Pen et Jordan Bardella

Face à l'hypothèse plausible mais incertaine d'un nouvel appel aux urnes, le Rassemblement national veut se montrer en ordre de bataille. Un bureau de campagne des élections législatives est donc programmé au siège en présence de Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Les deux leaders du RN, qui se sont retrouvés vendredi autour d’un déjeuner, auront échangé préalablement car une réunion entre leurs deux cabinets est prévue juste avant le bureau de campagne entre 14 heures et 15 heures.

À 15 heures, autour de la table, pour cette réunion de campagne, ils seront une quinzaine: Marine Le Pen et Jordan Bardella donc, mais également les deux directeurs de campagne des élections législatives Thomas Ménagé et Julien Odoul, le nouveau directeur général du parti Patrice Hubert et les poids lourds du RN.

Cette réunion n’est pas la première mais celle-ci aurait dû avoir lieu plus tard en septembre. Elle a finalement été avancée suite à l’annonce du Premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée, lundi dernier. "On a anticipé pour accélérer le calendrier", explique un cadre du parti.

Éviter les "brebis galeuses"

Reste qu'en 2024, le parti se vantait déjà d'être prêt avec le "plan Matignon". Un plan Matignon qui avait finalement révélé des failles et "des brebis galeuses" selon l'expression de Jordan Bardella.

En coulisses, plusieurs élus vantent désormais un contrôle des candidatures renforcé et une formation plus poussée pour éviter les candidats problématiques.

"On va dire que 85% sont faits. Il nous reste 15% de circonscriptions que l’on va devoir traiter" affirme un cadre qui anticipe déjà de convoquer plusieurs CNI (commissions nationales d'investitures) par semaine pour accélérer le processus.

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17:17

Marine Le Pen candidate?

Le RN espère qu'en cas de nouvelles élections législatives, le Conseil constitutionnel permettra à Marine Le Pen d'être candidate malgré sa condamnation à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire en première instance.

"Il y a un chemin juridique étroit" estime Jordan Bardella.

Si celle-ci était empêchée, Jordan Bardella se présentera-t-il ? Le président du RN assure pour l'heure que "la question n'est pas tranchée" même si, en coulisses, certains proches évoquent l'hypothèse d'une candidature dans une circonscription du Sud afin de pouvoir prendre la tête du groupe RN à l'Assemblée en cas de départ de Marine Le Pen.

Le président du Rassemblement national souhaite par ailleurs toujours accéder à Matignon si le résultat des urnes lui accordait une majorité suffisante.

Sophie Dupont avec Tom Kerkour