Jours fériés, boomers, négociations... Ce qu'il faut retenir de l'interview de François Bayrou ce dimanche

François Bayrou vit peut-être ses derniers jours en tant que Premier ministre. Celui qui a sollicité un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre, va s'entretenir avec des chefs de parti à partir de ce lundi, pour tenter de les convaincre. Son objectif? Rester Premier ministre et faire en sorte que le budget 2026 soit voté.
Ce dimanche 31 août, il a été interrogé par les journalistes de quatre chaînes d'information en continu en direct depuis Matignon, dont Marc Fauvelle pour BFMTV.
• Le déficit? Une "cale qui se remplit d'eau depuis 50 ans"
Le Premier ministre a commencé cette interview en déclarant que le vote du 8 septembre n'est "pas le destin du Premier ministre" mais "le destin de la France" et que "si le gouvernement tombe, on changera de politique, on abandonnera la politique vitale pour le pays, sans laquelle le pays se place en danger extrême".
Ce qu'il a toujours en ligne de mire? Le déficit du pays. "La cale se remplit d'eau depuis 50 ans [...] on n'a pas présenté un budget en France en équilibre depuis 51 ans. On est arrivé à une accumulation."
• Pas moins de 44 milliards d'économies
Interrogé sur d'éventuelles négociations pour réduire le montant des économies qu'il souhaite faire, par exemple, passer de 44 milliards à 35 milliards, le Premier ministre s'est montré inflexible.
"Les 44 milliards c’est à peu près la marche à suivre pour que le pays sorte de la malédiction immédiate de la dette", a-t-il justifié.
• Porte ouverte sur la question des jours fériés
Alors qu'il avait proposé de supprimer deux jours fériés lors d'un discours mi-juillet, le Premier ministre a indiqué ce 31 août qu'il n'était pas contre le fait de n'en supprimer qu'un.
"C’est discutable, c’est amendable. Je pense que ça pourrait être un (seul jour supprimé, NDLR) sans difficulté", a-t-il dit.
Il a ensuite indiqué qu'il était "ouvert à la discussion" sur le fait de n'en supprimer aucun, mais "à la condition impérative qu'on considère qu'on ne peut pas ne rien faire".
• Le PS "propose de laisser repartir la dépense"
François Bayrou a estimé qu'il n'y avait pas "rien à négocier" avec le Parti socialiste, mais a affirmé ne "pas connaître leurs arrière-pensées".
"Le PS propose de laisser repartir la dépense", a jugé le Premier ministre avant d'ajouter: "Je suis persuadé qu'ils n'ont pas très bien réfléchi" ou qu'ils pensent dans "leur for intérieur que ce n'est pas possible".
Il a quand même indiqué "tendre la main à tout le monde".
• "Je n'ai jamais dit qu'il fallait cibler les boomers"
Le Premier ministre est revenu sur sa phrase polémique sur le "confort des boomers".
Il a notamment expliqué: "Je n'ai jamais dit qu’il fallait cibler les boomers, que je suis. J’ai dit une chose très simple: que cette génération devrait être avec moi pour faire baisser la dette des plus jeunes. C'est une génération qui se sent sacrifiée, elle n’arrive pas à trouver de travail ou de logement facilement. Cette génération se sent sans destin ni horizon."
François Bayrou a estimé que, quand les "boomers avaient 20 ans, la France avait zéro dette et une croissance magnifique". Cette situation économique a notamment permis de "lancer des politiques" dans les secteurs comme le ferroviaire ou l'aéronautique. "Nous n'avions pas cette dette sur le dos."