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"C'est un accord fallacieux": déterminées à s'installer à Gaza, ces familles israéliennes déplorent le cessez-le-feu

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Une semaine après l'accord conclu entre Israël et le Hamas, des Israéliens s'opposent au cessez-le-feu à Gaza, espérant revenir vivre sur ce qu'ils considèrent comme la "terre sainte" du peuple juif.

Ils rêvent de la Terre promise. À Sdérot, au sud d’Israël, à quelques kilomètres seulement de la bande de Gaza, une dizaine de familles de sionistes religieux s'est installée à proximité du territoire palestinien.

"On va rester ici jusqu'à ce qu'on soit à Gaza. Ça fait partie d'Israël", affirme à BFMTV Gilat, 17 ans, venu de Cisjordanie avec sa famille. L'adolescent finit de monter la tente. Ils sont quelques-uns à célébrer la fête traditionnelle de Soukkot, la "fête des cabanes", qui se déroule du 6 au 13 octobre.

Sur leur campement, des matelas à même le sol, des chaises en plastique, mais surtout une banderole avec l'inscription "Gaza est à nous". Chacun d'entre eux rêve de retourner vivre dans la bande de Gaza, près de 20 ans après l'évacuation des dernières colonies.

"Ce n'est pas dangereux là-bas. Il n'y a rien qui nous empêche d'y être si on est ici", avance Shlomit, militante du mouvement Nachala.

Cette organisation israélienne d'extrême droite exhorte les jeunes Juifs à s'installer sur les terres palestiniennes. "Chaque groupe est composé de 15 à 25 familles et prévoit de s'installer dans les localités suivantes du nord de la Samarie au sud de la Judée", précise l'organisation sur son site.

Une semaine après l'accord conclu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, sous l'égide du président Donald Trump, ces Israéliens s'opposent au cessez-le-feu à Gaza, dénonçant un accord illusoire pour la sécurité d'Israël.

Conformément au plan de paix américain, l'armée israélienne a entamé le retrait de ses troupes dans plusieurs zones de l'enclave. À ce stade, 20 otages vivants et neuf dépouilles ont été remis à Israël par le Hamas, en échange d'environ 2.000 prisonniers Palestiniens.

Une "terre sainte" pour le "peuple d'Israël"

Au milieu du campement de Sdérot, la voix de Shlomit se fait entendre. "C'est de notre responsabilité que le 7-Octobre ne se reproduise pas. Il faut que nous soyons là-bas (à Gaza, NDLR)", affirme la militante au micro de BFMTV.

"D'abord, principalement parce que c'est notre terre, mais aussi parce que nous ne pouvons pas nous permettre que cela se reproduise", poursuit l'Israélienne. La ferveur de ces militants s'explique avant tout par leur foi, l'enclave palestinienne étant considérée comme la "Terre promise", décrite dans les textes sacrés.

"Il n'y a pas de différence entre la terre où nous nous trouvons et celle qui se trouve là-bas. Toute la terre d'Israël est sainte pour le peuple d'Israël", décrit une Israélienne venue avec son mari et ses enfants.

Loin d'un signe de paix, le cessez-le-feu à Gaza représente pour cette famille la pire des décisions prise par le gouvernement de Netanyahu. "Le cessez-le-feu est un accord fallacieux. On a été forcé de faire un accord, mais quand nous serons plus forts, il faut que nous attaquions à nouveau", défend le père de famille.

S'ils ne sont qu'une poignée à l'échelle du pays, ces militants sionistes religieux peuvent compter sur le soutien des ministres d'extrême droite de la coalition au pouvoir.

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Clémence Dibout, Julie Roeser avec Orlane Edouard