Édouard Philippe affirme "ne rien devoir" à Emmanuel Macron et plaide à nouveau pour son départ anticipé

Un nouveau tacle envers Emmanuel Macron. L'ancien Premier ministre et président du parti Horizons Édouard Philippe a affirmé ce jeudi 16 octobre ne "rien devoir" au président de la République.
"J'ai beaucoup de respect pour le président de la République qui m'a nommé Premier ministre mais je ne lui dois rien", explique-t-il sur le plateau de l'émission l'Événement sur France 2.
"Il est venu me chercher et puis il a cessé ce travail collectif que nous avions engagé quand il l'a souhaité et il en avait parfaitement le droit", a estimé l'ancien Premier ministre.
Une crise politique "qui se terminera mal"
Édouard Philippe a de nouveau soutenu qu'un départ anticipé d'Emmanuel Macron, après l'adoption du budget, est "la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois".
"Je trouve qu'il s'honorerait à trouver la façon la plus digne pour lui et les institutions de régler cette crise", a-t-il poursuivi.
"Je n'ai pas pris cette position parce que je pensais que je serais populaire ou parce que j'espérais convaincre le président. Le président, il a envie d'aller au terme de son mandat, et je peux le comprendre. Je l'ai dit parce que c'est la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois d'indétermination et de crise, qui se terminera mal, je le crains, au pays", a encore déclaré l'ancien Premier ministre.
"Je ne me suis pas roulé par terre pour qu'il me nomme"
Le premier chef de gouvernement choisi en 2017 par Emmanuel Macron, fondateur du parti Horizons et candidat déclaré à l'Élysée, a marqué les esprits, particulièrement dans le camp présidentiel, en suggérant la semaine dernière au chef de l'Etat, après la démission éclair du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, un départ anticipé et "ordonné" de l'Élysée.
Il assure toutefois ne pas avoir de "querelle" avec Emmanuel Macron. "Il est venu me chercher, je ne me suis pas roulé par terre pour qu'il me nomme" à Matignon et après en avoir été "congédié" en 2020, "je ne me suis pas roulé par terre pour rester".
"J'ai créé mon parti -il n'y était pas favorable-, j'ai voulu avoir des élus en 2022 -il n'y était pas favorable-, j'ai fait sa campagne en 2022 et j'ai toujours dit ce que je pensais, de façon très loyale", a-t-il ajouté.
La suspension de la réforme des retraites est une "concession qui va trop loin" et les parlementaires de son parti Horizons vont "voter contre", a par ailleurs déclaré M. Philippe, qui a qualifié de "pari risqué" l'abandon de l'emploi du 49.3 par Sébastien Lecornu.