Régionales dans le Nord: "Vous donnez un spectacle scandaleux", lance Saintignon à ses adversaires

A moins de deux mois des élections régionales, Xavier Bertrand, Marine Le Pen et Pierre de Saintignon, têtes de liste dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie se retrouvaient pour la première fois lors d'un débat télévisé.

Ils voulaient débattre avec Marine Le Pen. Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon en ont enfin eu l'occasion. Moins d'une semaine après l'annulation de sa participation à l'émission Des paroles et des actes, où la présence des candidats Les Républicains et socialiste a été un temps évoquée, la candidate frontiste pour le Nord-Pas-de-Calais-Picardie a retrouvé ses adversaires lors d'un premier débat audiovisuel mardi soir.

Sur Europe 1 et iTélé, les discussions à trois ont rapidement tourné au duel. Marine Le Pen et Xavier Bertrand ont monopolisé la parole dans des affrontements, parfois inaudibles en vue du scrutin des élections régionales. Laissant Pierre de Saintignon soit, alternativement, dans le mutisme, soit dans l'exposé de sa connaissance de la région et de ses solutions.

L'armée en renfort à Calais

Sur la question de la "jungle" de Calais, la première a parlé d'"image dramatique pour la région" et évoqué le rôle de "l'UMPS" dans cette situation. Les deux partis sont responsables, selon elle, d'avoir laissé les frontières grandes ouvertes. Allant même reprocher l'immigration en France à Alexis Tsipras, le président grec.

A cette problématique, Xavier Bertrand a, à nouveau, réclamé que l'armée vienne en renfort dans la ville. Le candidat Les Républicains a également mis en cause le Royaume-Uni. "Le problème que l'on a à Calais, c'est à cause des Anglais, ils doivent prendre une part du fardeau", a asséné le maire de Saint-Quentin.

Marine Le Pen accusée "d'avoir fait les poches" de son père

L'UMPS est repris à plusieurs reprises par la présidente du Front national, notamment concernant la question du front républicain. "Cela fait des années que je vois l’UMP venir en soutien du PS, rappelle Marine Le Pen. A toutes les législatives, ils ont appelé à voter PS! C’est l’UMPS dans toute sa splendeur. C’est une réalité au niveau national, mais aussi local."

Un argument balayé par Xavier Bertrand qui lui demande "d'arrêter de nous bassiner avec votre UMPS". Allant plus loin, le candidat Les Républicains qualifiant son adversaire FN "de pire que le système, son incarnation". "Depuis 50 ans, la famille Le Pen vit de l’argent public et spécule sur la misère des gens". 

"Avec Philippot, vous avez fait les poches de votre père pour lui prendre le magot et vous voulez nous donner des leçons ?", assène-t-il.

Saintignon, une révélation?

Alors que l'un est qualifié de "monsieur RSI" et l'autre de "candidate de la dénonciation", Pierre de Saintignon a tenté de sortir son épingle du jeu. D'abord en comptant les points puis en présentant son bilan lui qui est vice-président de la région depuis 17 ans. "Il est faux de dire que la région est en déclin, assure le socialiste. Elle crée plus d’emplois qu’elle n’en détruit". Reprenant alors Marine Le Pen sur les chiffres et insistant sur des sujets concrets.

Côté migrants, Pierre de Saintignon assure que dans la région Nord "les gens sont généreux". Face à Marine Le Pen qui assure qu'elle quittera son poste de présidente de région, si elle était élue, pour se consacrer à la présidentielle, le socialiste s'est dit impliqué à "100%" dans sa région. Avant de s'emporter face aux débats stériles entre ses deux adversaires.

"Vous donnez un spectacle scandaleux", lance-t-il.

Moi je veux rester au cœur de cette région. Voter pour M. Bertrand, c’est voter pour Mme Le Pen. Ils n’ont pas besoin de leurs calculs d’apothicaire", poursuit le candidat PS, assurant être un élu humble qui travaille auprès des gens. Et de conclure: "Manuel Valls m’a dit à plusieurs reprises que je gagnerai et je le pense". De quoi se faire connaître auprès de certains électeurs.

J.C.