BFMTV
Gouvernement

"Ça peut encore bouger": François Bayrou ne ferme pas la porte à d'autres options que la suppression de jours fériés pour le budget

Le Premier ministre François Bayrou lors de la présentation de la feuille de route budgétaire du gouvernement français pour 2026, le 15 juillet 2025 à Paris.

Le Premier ministre François Bayrou lors de la présentation de la feuille de route budgétaire du gouvernement français pour 2026, le 15 juillet 2025 à Paris. - MAGALI COHEN / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le Premier ministre, François Bayrou, a proposé mardi 15 juillet la suppression de "deux jours fériés", citant "comme exemple" le "lundi de Pâques" et "le 8-Mai". Une suggestion vivement critiquée par les oppositions, même s'il s'agit pour l'instant uniquement d'une "proposition".

Une simple "proposition" pour l'heure. Le Premier ministre, François Bayrou, a présenté ce mardi 15 juillet son plan pour le budget 2026, avec pour objectif affiché de redresser les finances publiques. Il contient notamment une possible suppression de deux jours fériés.

Annonçant cette idée controversée, François Bayrou a pris soin de préciser qu'il restait ouvert à la discussion. "Ce sont des propositions, je suis prêt à en accepter ou en examiner d'autres", a-t-il assuré lors de sa conférence de presse mardi.

Représenté par une majorité relative à l'Assemblée nationale, le gouvernement encourt un risque important d'être censuré sur le budget 2026, comme celui de Michel Barnier qui a chuté sur le budget de la Sécurité sociale en décembre dernier.

"Bayrou reste ouvert aux idées"

Dans la soirée, le Premier ministre a reçu à Matignon des représentants des députés et sénateurs du socle gouvernemental (Renaissance, Modem, LR). "On a principalement parlé du choix de l'année blanche et des jours fériés. À ce sujet, on lui a demandé pourquoi avoir déjà défini les deux jours fériés supprimés, François Bayrou nous a expliqué qu'il fallait que les gens voient concrètement l'impact de cette mesure. Ça peut encore bouger", a indiqué un député à BFMTV.

"Il ne ferme aucune porte et reste ouvert aux idées. Mais si on propose de supprimer une mesure qui devait rapporter 2 milliards d'euros, alors il faudra trouver 2 milliards ailleurs, il reste focalisé sur son objectif de 43,8 milliards d'euros d'effort", a également expliqué un participant à la réunion.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a aussi déclaré ce mercredi sur RMC-BFMTV que "c'est un débat qu'a lancé le Premier ministre avec ses deux jours fériés, il obtiendra peut-être d'autres propositions". "Xavier Bertrand dit: 'faisons 14 heures de travail supplémentaires' (par an, dont l'emplacement serait décidé par les salariés et les entreprises, NDLR)", a illustré le ministre: "discutons!"

"Pas la même chose qu'une journée de solidarité"

François Bayrou proposé la suppression de "deux jours fériés", citant "comme exemple" le "lundi de Pâques" et "le 8-Mai". François Bayrou a estimé mardi que le "mois de mai (était) devenu un véritable gruyère, où l'on saute de ponts en viaducs de congés".

La suppression de deux jours fériés "n'est pas du tout la même chose" qu'"une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par des prélèvements sur les entreprises", a en outre insisté le chef du gouvernement, disant vouloir "combattre" le "désenchantement face au travail".

"Ce qu'on va demander aux Français, c'est pour deux jours fériés, d'aller travailler", sans être payés "parce qu'ils le sont déjà" et en contrepartie "de la richesse créée, de la production créée par cette journée de travail, les entreprises devront s'acquitter d'une contribution", a précisé ce mercredi la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur TF1.

Une idée fustigée par l'opposition

L'opposition a vivement critiqué la suggestion faite par le Premier ministre. La suppression de jours fériés est une "provocation" et "une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail", a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella.

Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a exhorté le RN et le Parti socialiste à se joindre à "une censure sans illusions ni palabres", estimant que la "liste des ponctions sur les acquis de notre peuple est égale à ce que les très riches sont dispensés de payer".

Budget : prêt à renoncer à deux jours fériés ? - 16/07
Budget : prêt à renoncer à deux jours fériés ? - 16/07
17:23

Dans un communiqué, le PS a affirmé que la suppression des jours fériés est "le symbole d’un gouvernement qui en est réduit à faire travailler plus les Français pour assurer le train de vie de quelques privilégiés". Si LFI et le RN décident de renverser le gouvernement, son sort dépendra mathématiquement du PS. "Sur les bases actuelles (...) la seule perspective possible est la censure", a prévenu mardi soir le patron du PS Olivier Faure sur BFMTV.

"Le gouvernement nous vole deux jours de congés chaque année", a aussi fustigé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur Franceinfo.

Sophie Cazaux avec Hugo Capelli avec AFP