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"Rendez-vous en octobre": le RN menace François Bayrou de censure en cas de suppression de jours fériés

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Le Rassemblement national partage ce mardi son opposition à la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés pour réduire la dette publique.

Le gouvernement de François Bayrou se dirige-t-il vers la censure? C'est la menace de nouveau brandie par le Rassemblement national ce mardi 15 juillet, après la proposition du Premier ministre de supprimer deux jours fériés. Le chef du gouvernement a cité "par exemple" le lundi de Pâques et le 8-Mai.

Le président du parti d'extrême droite Jordan Bardella a déjà indiqué qu'"aucun député RN n'acceptera cette mesure", qu'il qualifie de "provocation". Selon lui, il s'agit d'"une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail".

"Toutes les lignes rouges sont franchies"

De son côté, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, a été directe: "si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons".

"Ce gouvernement préfère s’en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages", dénonce la députée du Pas-de-Calais, qui pointe qu'"aucune économie" n'a été annoncée "sur le coût de l’immigration" par exemple.

Le député RN du Loiret Thomas Ménagé a, lui, déjà donné "rendez-vous en octobre" au gouvernement de François Bayrou, sous-entendant une éventuelle censure au début de l'automne. C'est à ce moment que les discussions budgétaires débuteront au Parlement.

"Son seul plan, c’est de faire payer toujours les mêmes : les Français qui bossent et qui se font déjà matraquer", déplore-t-il.

Même son de cloche de la part de Laure Lavalette, porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale. "Stop au carnage. En avant la censure", écrit-elle sur ses réseaux sociaux.

Allié du Rassemblement national, le président de l'Union des Droites Éric CIotti a déploré que "toutes les lignes rouges sont franchies".

Déjà ce matin sur le plateau de BFMTV-RMC, le vice-président du RN Sébastien Chenu promettait la censure à François Bayrou s'il "veut faire les poches des Français". "Si vous demandez des efforts supplémentaires aux Français, quelles que soient les catégories - travailleurs, retraités, jeunes, fonctionnaires - nous dirons non", a-t-il prévenu sur notre antenne.

François Bayrou a confirmé ce mardi "une année blanche", c'est-à-dire un gel budgétaire. "L'État se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage à l'euro près en 2026 qu'en 2025", s'est-il-justifié. Plus tôt dans la journée, Sébastien Chenu considérait qu'il s'agit d'un "impôt déguisé".

"Cette année blanche touche les plus pauvres, donc c'est une façon tout à fait injuste de commencer ce travail" sur le budget, déplorait-il alors.

Si le Rassemblement national décide de censurer le gouvernement de François Bayrou, alors leurs voix pourraient être décisives pour faire chuter le Premier ministre. Pour amener une censure du gouvernement, il faudrait que l'ensemble de la gauche se prononce aussi en faveur d'un tel vote, comme ce fut le cas en décembre dernier. Cela avait amené Michel Barnier à quitter Matignon en décembre dernier.

En censurant le gouvernement, le RN s'expose à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale et donc à de nouvelles élections législatives. Du fait de sa condamnation, Marine Le Pen ne pourrait pas y participer. Début juillet, elle estimait qu'une dissolution est peu probable "compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer."

Matthieu Heyman