Face à l'avenir incertain du gouvernement Lecornu II, maires et imprimeurs anticipent un éventuel retour aux urnes

Bulletins de vote, circulaires, affiches électorales... Dans une imprimerie de Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique) près de Nantes, la direction est sur le qui-vive. Elle a été déjà approchée par de potentiels candidats en cas d'élections législatives anticipées.
"On est en contact avec quatre, cinq candidats qui nous demandent d'être prêts au cas où", explique Alexandre Raud, directeur de l'imprimerie La Contemporaine, à BFMTV.
Après la renomination de Sébastien Lecornu à Matignon, le Rassemblement national (RN), La France insoumise (LFI), le Parti communiste (PS) et les Ecologistes (EELV) ont annoncé leur intention de voter une motion de censure dans les prochains jours.
Face à ce qui pourrait devenir une voie sans issue - si les socialistes rejoignaient les rangs -, beaucoup envisagent une dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Dans ce cas, de nouvelles élections législatives auraient lieu pour élire les membres de l'assemblée.
Une volonté d'anticiper
Si la dissolution est encore hypothétique, certains candidats préfèrent anticiper. "Pour un candidat, ça représente une dizaine d'heures de production dans l'entreprise", développe Alexandre Raud, happé par les demandes d'impression.
Pour se tenir prête, l'imprimerie La Contemporaine veille à assurer ses stocks de papier et d'encre, sans oublier l'ouverture de nouveaux créneaux.
"On débloque des plannings au cas où et on s'assure auprès de nos fournisseurs d'avoir la disponibilité de matière première. Bien évidemment, en tant qu'imprimeur c'est aussi une opportunité d'avoir un business supplémentaire, néanmoins c'est souvent au détriment d'autres communications qui sont un peu plus globales et mis en pause", commente Alexandre Raud.
"Ça demande du temps"
Même anticipation du côté des municipalités. Pour le maire d'Attiches, Luc Foutry, une dissolution de l'Assemblée nationale surviendrait au pire moment. "Nous sommes dans une période de fin d'année qui est toujours fort chargée, notamment avec l'organisation des festivités de Noël", s'inquiète l'élu au micro de BFMTV. D'autant plus, que l'organisation d'une nouvelle élection législative ne s'improvise pas.
"Ça demande du temps pour organiser, mettre sur pied physiquement les bureaux de vote, et ça mobilise des agents du service administratif. S'il y avait des élections, il faudrait que nous le sachions assez vite", estime Luc Foutry.
Idéalement, en cas de dissolution, le maire d'Attiches espère que les élections législatives se tiendront en novembre ou en début d'année prochaine. En cas de dissolution, les élections doivent avoir lieu 20 jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution.
Des éléments de réponse devraient être donnés ce mardi après-midi à l'occasion de la déclaration de politique générale du Premier ministre.