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Annonces, réponses des socialistes... À quoi va ressembler la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu

 Sébastien Lecornu, entre dans l'hémicycle, séance de questions au gouvernement français QAG avec les députés présents dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris, France, le 14 mai 2025.

Sébastien Lecornu, entre dans l'hémicycle, séance de questions au gouvernement français QAG avec les députés présents dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris, France, le 14 mai 2025. - Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Plus de 35 jours après son arrivée à Matignon, le Premier ministre va enfin dévoiler ses grandes orientations pour parvenir à un budget pour l'année 2026. Les oppositions vont également devoir clarifier leur volonté ou non de le censurer, à l'instar des socialistes qui espèrent des concessions sur la réforme des retraites.

L'entrée dans l'arène. Après des semaines de négociations marquées par une démission-surprise puis une nouvelle nomination, Sébastien Lecornu va finalement présenter sa déclaration de politique générale.

Feuille de route de son gouvernement, le Premier ministre va surtout profiter de l'occasion pour présenter le budget de l'État et de la sécurité sociale pour 2026. Avec un "seul" objectif qu'il a exposé ce lundi après-midi à ses nouveaux ministres: "surpasser la crise politique".

Levée de rideau

Concrètement, le chef du gouvernement va monter ce mardi à la tribune à 15h. Titulaire d'un maroquin ministériel depuis 2017, Sébastien Lecornu est un familier de l'hémicycle et ne devrait pas avoir de mal à prendre ses marques, là où ses prédécesseurs Michel Barnier et François Bayrou avaient semblé hésitants.

Pendant plusieurs dizaines de minutes, l'ex-ministre des Armées dévoilera ses priorités dont certaines ont déjà filtré. Pour tenter de faire 30 milliards d'économies, le locataire de Matignon mise notamment sur la suppression de 3.100 postes de fonctionnaires et le gel des pensions de retraite et des prestations sociales.

Côté recettes, le gouvernement propose de reconduire la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, déjà proposée par François Bayrou. Même topo pour la contribution sur les très hauts revenus. Elle concernera les célibataires à partir de 250.000 euros pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple.

Le gel de l'impôt sur le revenu est également dans les tuyaux. En ne revalorisant pas ce barème à hauteur de l'inflation comme cela a presque toujours été le cas, certains Français des classes moyennes et supérieures paieraient un peu plus d'impôt sur le revenu.

Clarification des positions

Une fois le discours de Sébastien Lecornu prononcé, ce sera au tour des groupes politiques de monter à la tribune pour lui répondre. Le moment est particulièrement attendu pour déterminer qui compte censurer ou non le Premier ministre.

C'est d'abord Laurent Wauquiez qui ouvrira le bal. Le président des députés LR devrait profiter de l'occasion pour défendre les mesures qu'il prône comme une allocation sociale unique plafonnée à 70% du SMIC et surtout expliciter sa position.

"Personne dans le groupe ne peut voter la censure", a-t-il déjà prévenu devant ses troupes quelques heures plus tôt. L'heure sera à la clarification pour la droite, d'autant plus que les ministres LR qui ont rejoint le gouvernement, contre l'avis du président du parti Bruno Retailleau, devraient être prochainement exclus.

Ce sera ensuite au tour de Cyrielle Chatelain, la patronne des députés écologistes de prendre la parole pour expliquer que ses élus censureront très probablement Sébastien Lecornu. S'exprimeront ensuite Marc Fesneau (Modem), Paul Christophe (Horizons) et un représentant des députés Liot, mal à l'aise depuis que leur chef de file a rejoint le gouvernement, puis le communiste Stéphane Peu.

Les socialistes très attendus

L'allié de Marine Le Pen, Eric Ciotti, montera ensuite à la tribune avant d'être remplacé par Sébastien Chenu pour le RN. Les deux devraient rappeler leur volonté de renverser le gouvernement. La présidente des députés insoumis Mathilde Panot dont les députés ont déjà déposé une motion de censure tout comme le RN, s'exprimera avant de laisser la place à Gabriel Attal (Renaissance).

Mais c'est surtout la prise de parole du président des députés PS Boris Vallaud qui sera particulièrement attendu. Sans suspension de la réforme des retraites à la fois sur l'âge et le nombre de trimestres présenté par Sébastien Lecornu à la tribune, les élus du parti à la rose devraient annoncer vouloir le censurer.

Ce sera enfin au tour du Premier ministre de répondre point par point à tous les groupes politiques. Jeudi prochain, l'hémicycle aura des bis répétitita avec l'examen des motions de censure déjà déposées par le RN et LFI, peut-être suivie de celle des socialistes.

Marie-Pierre Bourgeois