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"Ignoble", "honteux", "révoltant"... La classe politique condamne la profanation de la tombe de Robert Badinter

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La profanation de la tombe de Robert Badinter, ce jeudi 9 octobre à Bagneux, jour de son entrée au Panthéon, a provoqué un tollé politique. De la gauche à la droite, les responsables dénoncent un acte abject.

"Acte honteux", "agression ignoble"... Alors que la France s’apprête à rendre un ultime hommage à Robert Badinter en l’accueillant au Panthéon ce jeudi 9 octobre, la profanation de sa tombe, le même jour, au cimetière parisien de Bagneux, a déclenché une vague d’indignation et une condamnation unanime de la classe politique.

Le président Emmanuel Macron, qui doit présider la cérémonie au Panthéon, a été le premier à réagir. Sur le réseau social X, il s’est dit profondément choqué: "Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. La République est toujours plus forte que la haine."

Gabriel Attal, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a dénoncé un "acte indigne", affirmant que "ni la haine ni ces actes abjects n’entacheront cette journée où la République, reconnaissante, s’incline devant celui qui fut l’un de ses plus grands serviteurs."

Une "ignoble agression" pour la gauche

Les réactions à gauche n’ont pas tardé. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a également employé des mots forts: "Honte aux profanateurs, comme à tous ceux qui se réjouissent de cet acte. Les idées ne meurent pas."

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud, a pointé du doigt l’extrême droite, l’accusant d’avoir toujours combattu Robert Badinter, "pour ce qu’il défendait de l'abolition de la peine de mort, dépénalisation de l’homosexualité, autant que pour ce qu’il était. Elle continue de salir sa mémoire."

Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, a jugé les inscriptions visibles sur la tombe sans ambiguïté quant à leur origine: "Elles prouvent que la bataille contre l'obscurantisme n’est jamais gagnée."

Même constat du côté des Insoumis. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une "ignoble agression d’extrême droite". "La France, c’est Robert Badinter. La République doit châtier sans hésiter ceux qui la provoquent." ajoute-t-il.

Son lieutenant Éric Coquerel a fait part de son "dégoût, colère et tristesse" face à "la haine et l’obscurantisme".

Pour Fabien Roussel, chef du Parti communiste français, cet acte frappe la mémoire d’un homme qui a permis à la "justice française de ne plus être une justice qui tue".

"Un acte de lâcheté et d’indignité"

La municipalité de Bagneux a confirmé la présence sur la sépulture de "tags insultant ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité".

Enterré dans le carré juif du cimetière, Robert Badinter a également été défendu par le président du CRIF, Yonathan Arfi, pour qui cet acte "révoltant en dit long sur la haine ordinaire de notre époque".

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a condamné "un acte de lâcheté et d’indignité", précisant que la Ville avait signalé les faits au parquet. Cette profanation intervient 20 mois après la mort de Robert Badinter et quelques heures seulement avant son entrée au Panthéon.

L’indignation jusqu'à l'extrême droite

Du côté des deux chambres du Parlement, les réactions ont été tout aussi fermes. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a qualifié la profanation de "révoltante, révulsante".

"Souiller la tombe de Robert Badinter est un affront à la mémoire et aux valeurs de la République. Ce soir, la France réparera cet acte ignoble", ajoute-t-elle.

Gérard Larcher, président du Sénat, a lui dénoncé "une ignominie de plus", regrettant que "nul n’est décidément à l’abri de ces profanations insupportables." Quant à Laurent Wauquiez, autre figure des Républicains, il a affirmé que "rien ne peut justifier une telle indécence."

L'extrême droite a condamné également les faits. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a qualifié la profanation d’"ignominie qui doit être fermement condamnée et sanctionnée". Marine Le Pen, a quant à elle, parlé d’un acte "inqualifiable" et d’"ignominie sans nom".

Alexandre Simoes avec AFP