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"Pas de dignité": à Vendin-le-Vieil, les détenus dénoncent leurs conditions de détention dans le quartier de haute-sécurité

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À Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, plusieurs détenus dénoncent leurs conditions d'incarcération. Pour manifester, plusieurs d'entre eux ont déclenché des inondations et une trentaine ont commencé une grève de la faim. Une grogne des détenus que BFMTV a pu constater en se rendant au cœur de la prison la plus sécurisée de France.

"On veut pouvoir appeler nos familles". Voilà ce que réclament certains détenus de Vendin-le-Vieil depuis leurs cellules. Depuis plusieurs jours, la grogne des détenus gonfle entre les murs de l'établissement qui accueille les narcotrafiquants les plus dangereux de France. Pour dénoncer leurs conditions de détention, certains ont provoqué des inondations volontaires et 37 d'entre eux font une grève de la faim.

BFMTV a pu se rendre au cœur du quartier de haute sécurité de la prison et échanger avec les prisonniers. "Pourquoi je ne peux pas prendre ma femme et ma mère dans les bras. Mes enfants, ils ont quoi à voir avec ça? Je suis privé de liberté. Pas de dignité!", déclare à notre antenne, l'un des grévistes.

"J'ai été coupé de ma famille"

Dans la prison, le grillage aux fenêtres est triplé, les parloirs sont séparés par une barrière en plexiglas et les unités de familiale sont inexistantes. "J'accepte ma peine, mais j'ai été coupé de ma famille du jour au lendemain. Même Salah Abdelslam il a des parloirs et des unités de vie familiale", dénonce un détenu auprès de BFMTV.

Une absence de contact avec leurs proches que les prisonniers ne comprennent pas. Voir leurs familles ne présenterait aucun risque selon eux, car les contrôles sont parmi les plus strictes de France.

Nord Politiques du jeudi 10 avril - Vendin-le-Vieil : la prison se vide peu à peu
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"On a une règle qui nous indique qu'après tout contact avec l'extérieur, les détenus font l'objet d'une fouille intégrale", souligne auprès de BFMTV, Pierre, le directeur adjoint de la prison.

"Lorsque l'avocat est une personne extérieure, après sa visite, le détenu fait l'objet d'une fouille complète qui est tracée conformément à ce qu'on nous demande de faire", ajoute-t-il.

"Il n'y a pas de formation et très peu de sport'

Présente sur place pour une visite parlementaire, la sénatrice Anne Souyris (Groupe écologiste du Sénat), reste perplexe sur les conditions de détention. "Il n'y a pas de formations et très peu de sport. Notre société ne peut se satisfaire d'individus qui ont fait 30 ans d'enfermement sans voir personne et rien faire de la journée", déclare-t-elle auprès de BFMTV.

De son côté, la direction indique qu'elle ne fait qu'appliquer la loi en attendant que la justice puisse examiner les nombreux recours déposés par les avocats des détenus. Pour le moment, la grève de la faim devrait se poursuivre.

Paul Conge avec Sylvain Allemand