"C'est scandaleux": une avocate d'un narcotrafiquant dénonce les conditions de parloirs avocat à Vendin-le-Vieil

L'entrée de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, le 22 juillet 2025 dans le Pas-de-Calais - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP
Une avocate a dénoncé vendredi les conditions de parloirs avocat dans le nouveau quartier haute sécurité de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où doivent être incarcérés 100 narcotrafiquants considérés comme parmi les plus dangereux de France.
Vendredi matin, "j'ai eu la surprise de constater que le parloir avocat avait été transformé en salle de visio géante", avec caméra, a affirmé à l'AFP Me Christine d'Arrigo, avocate de l'un des chefs présumés de la DZ Mafia. "Ils vous disent qu'elle est éteinte, mais c'est scandaleux".
"Chaque salle d'avocat est devenue une salle de visio"
"Un parloir avocat, ce sont des salles avec une table et deux chaises, il n'y a pas de caméra, pas de micro. Maintenant, chaque salle d'avocat est devenue une salle de visio pour faire des interrogatoires avec des juges à distance", a-t-elle ajouté.
"Il m'a fallu une heure et demie pour obtenir de la direction qu'ils débranchent devant moi caméra et micro", a déploré l'avocate, premier conseil à entrer dans la prison réaménagée selon la Voix du Nord.
Elle a également dénoncé les conditions de détention de son client: "Depuis quatre jours, il porte la même tenue. Il n'a pas reçu son paquetage pourtant arrivé en même temps que lui, mardi matin", a-t-elle rapporté, se disant "horrifiée".
Gérald Damanin assume sa "position de fermeté"
Interrogé vendredi soir lors d'un déplacement à Vendin-le-Vieil, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit "assumer" cette "position de fermeté".
"Nous avons affaire à des personnes extrêmement dangereuses et je pense qu'il est temps d'arrêter d'être naïf", a martelé le ministre, visé par une plainte pour abus d'autorité.
Cette plainte, qui dénonce les critères de sélection des narcotrafiquants transférés dans cette prison de haute sécurité, a été envoyée jeudi à la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger des ministres dans l'exercice de leurs fonctions.
"Que les avocats fassent leur travail de défense de leurs clients, c'est normal, nous sommes un État de droit", mais "quand le Parlement a voté, quand le Conseil constitutionnel l'a validé, nous devons appliquer ce qui permet de protéger les Français", a affirmé le garde des Sceaux.
Le coup d'envoi des incarcérations dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, destiné à accueillir 100 narcotrafiquants parmi les plus "dangereux" du pays, a été donné mardi. Le narcotrafiquant Mohamed Amra y a été transféré jeudi, rejoignant une trentaine d'autres détenus.