Prison de Vendin-le-Vieil: une inondation volontairement provoquée par des détenus du quartier de haute sécurité

Plusieurs détenus du quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ont volontairement inondé leurs cellules dans la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 août, rapporte à BFMTV David Lacroix du Syndicat FO à Vendin-le-Vieil.
Cinq à six détenus concernés ont été identifiés, indique une source proche du dossier à BFMTV.
Trois coursives sur quatre du bâtiment numéro 2 du QLCO ont été inondées. Les agents pénitentiaires ont dû sortir des raclettes pour nettoyer. En revanche, ils n'ont procédé à aucune ouverture de cellule, toujours selon le syndicat FO.
Les détenus identifiés bientôt convoqués
Joint par téléphone par BFMTV, David Lacroix dénonce une action "concertée et simultanée" de ces détenus.
"Les auteurs identifiés ont fait l’objet d’un compte-rendu d’incident et seront prochainement convoqués en commission de discipline. Des sanctions disciplinaires, incluant le placement en cellule disciplinaire, pourront être prononcées", souligne l'administration pénitentiaire.
Elle précise, par ailleurs, que "le Procureur de la République a également été avisé. Il pourra, le cas échéant, engager des poursuites pénales".
Des conditions de détention contestées
David Lacroix et un représentant local du syndicat pénitentiaire Ufap ont affirmé, auprès de l'Agence France-Presse (AFP) qu'il s'agissait de l'incident le plus notable depuis l'installation du QLCO à Vendin-le-Vieil, qui accueille actuellement 88 détenus arrivés entre fin juillet et début août.
L'inondation visait "clairement à nous déranger", parce qu'"ils s'aperçoivent que leurs différents recours n'aboutissent pas, que le battage médiatique de leurs avocats ne prend pas non plus" dans l'opinion publique, "qui ne s'apitoie pas sur leur sort", a encore affirmé David Lacroix.
Plusieurs dizaines de détenus du QLCO contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, en vain pour l'instant.
L'Ufap demande des "sanctions fermes"
Plusieurs détenus du QLCO menacent par ailleurs d'entamer une grève de la faim collective à partir de lundi, affirment David Lacroix et le représentant de l'Ufap.
L'Ufap exige, pour sa part, "une réponse et des sanctions disciplinaires fermes" à l'encontre des détenus responsables de ces "actes de rébellion" et des mesures pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise.