Pas d'isolement, promenade en groupe... Quelles sont les conditions de détention de Mohamed Amra à Vendin-le-Vieil?

Une première nuit sous haute sécurité. Jusqu'ici incarcéré à Condé-sur-Sarthe (Orne), le narcotrafiquant Mohamed Amra est arrivé ce jeudi 24 juillet en hélicoptère à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Ce dernier a été placé en quartier de la lutte contre la criminalité organisée (QLCO) et rejoint un groupe de cinq détenus au sein duquel il fera ses promenades, son sport, etc.
Il y est incarcéré "avec des conditions de détention extrêmement strictes", a posté sur X le garde des Sceaux Gérald Darmanin immédiatement après l'arrivée de l'hélicoptère.
Pas d'incident à signaler en prison
À l'inverse de plusieurs autres prisonniers, qui ont intégré cette nouvelle prison de haute sécurité qui, à terme, regroupera 100 des "plus dangereux" détenus de France selon Gérald Darmanin, Mohamed Amra n'a pas intégré le quartier de l’isolement, alors que c'est le cas par exemple de Rédoine Faïd ou encore de Salah Abdeslam.
L'évasion d'Amra, le 14 mai 2024, avait coûté la vie à deux surveillants pénitentiaires lors de l'attaque de leur convoi. Le narcotrafiquant, surnommé "La Mouche", n'est toutefois pas considéré comme moins dangereux que d'autres par l'administration pénitentiaire.
Cela signifie que son profil ne correspond pas à des mesures d’isolement, notamment parce qu’il n’a pas produit d’incident dans les établissements pénitentiaires où il a été enfermé.
Les détenus à l’isolement ont les mêmes accès aux promenades ou aux temps de sport que les détenus du QLCO, sauf qu’ils fonctionnent seuls et ne sont donc pas en contact avec leurs pairs. Des mesures, entre autres, mises en place pour des raisons de sécurité.
Trois prisons de haute sécurité françaises
Actuellement, les huit cellules d'isolement de la prison de Vendin-le-Vieil sont occupées, plus aucune n'est libre. Le centre pénitentiaire est divisé en trois quartiers: le QLCO, l’isolement et le quartier disciplinaire.
La prison avait été progressivement vidée, depuis début avril, de la majorité de ses 90 détenus afin d'accueillir des travaux d'un montant de 4 millions d'euros. Notamment pour y installer des parloirs hygiaphones, des cellules avec double menottage, portes, grilles et caillebotis aux fenêtres.
Durant les travaux d'aménagement, les agents pénitentiaires de Vendin-le-Vieil ont aussi été formés aux nouvelles normes de haute sécurité et au risque de corruption. Les effectifs ont par ailleurs été "largement renforcés".
"Nous sommes très satisfaits des renforts de 20 agents supplémentaires. Nous sommes désormais 200, ce qui fait 3 agents pour 20 détenus. Dans d'autres prisons, ils sont un surveillant pour 100 détenus", expliquait récemment à BFMTV.com David Lacroix, surveillant et secrétaire local Force Ouvrière (FO) du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.
D'ici au 15 octobre, ce sera au tour de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) d'être transformée pour accueillir la deuxième vague de 100 détenus parmi les plus dangereux du pays et ainsi atteindre le nombre des 200 incarcérations.
Enfin, la troisième et dernière prison de haute sécurité à ouvrir ses portes se trouvera en plein cœur de la jungle amazonienne, en Guyane. Il s'agira plus précisément d'un quartier de prison ultrasécurisé, comprenant 60 places sur un total de 500 pour le reste de la prison. Un projet à 400 millions d'euros, ouvert d'ici 2028, avec la promesse du garde des Sceaux "d'éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic".