Deux hommes soupçonnés d'être complices du narcotrafiquant Mohamed Amra extradés du Maroc vers la France
Le trafiquant de drogue français Mohamed Amra est escorté par des policiers à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, près de Bucarest, en Roumanie, le 25 février 2025, où il a été placé dans un avion en vue d'être extradé vers la France. - Octav Ganea / AFP
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin annonce ce mercredi 13 août l'extradition du Maroc vers la France "de deux complices présumés de Mohamed Amra, dont la lâche évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires". "Ils vont être présentés rapidement à un juge et devront répondre de leurs actes", écrit-il sur ses réseaux sociaux.
L'un d'eux, Albinou Da Sylva a été mis en examen pour de nombreux chefs, dont association de malfaiteurs, meurtre et tentative de meurtre en bande organisée ou encore évasion, a appris l'AFP auprès de ses avocats, Mes Nabil El Ouchikli et Ouadie Elhamamouchi. Il a été écroué mercredi soir dans l'attente du débat lundi devant le juge des libertés et de la détention (JLD), selon ses conseils.
"Il nie avoir participé au convoi meurtrier et garde ses déclarations pour la suite de l'instruction", ont ajouté Mes El Ouchikli et Elhamamouchi.
Mohamed Amra est incarcéré depuis fin juillet dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a précisé que celui qui est surnommé "La Mouche" est détenu "avec des conditions de détention extrêmement strictes". Mais le narcotrafiquant n'a pas intégré le quartier d'isolement, à l'inverse par exemple de Rédoine Faïd ou encore de Salah Abdeslam.
Mohamed Amra a exprimé ses "regrets"
Auparavant, le narcotrafiquant était détenu à Condé-sur-Sarthe, où il a reçu "un traitement inhumain et dégradant", selon ses avocats. Mohamed Amra avait alors déposé une plainte, classée finalement sans suite.
Son évasion, le 14 mai 2024, avait coûté la vie à deux surveillants pénitentiaires lors de l'attaque de leur convoi au péage d'Incarville, dans l'Eure. La cavale qui a suivi a duré neuf mois jusqu'à son arrestation en Roumanie le 22 février dernier.
Dans ce dossier, au moins 41 personnes sont mises en examen, dont le rappeur Koba LaD, des proches et des amis du principal protagoniste de l'affaire. Mohamed Amra a été mis en examen dans le cadre de son évasion pour "meurtres en bande organisée", "tentative de meurtres en bande organisée", "évasion en bande organisée", "vol en bande organisée", "recel de vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Parmi les personnes mises en examen, 30 sont en détention provisoire.
Lors de son audition, le multirécidiviste a exprimé ses "regrets" concernant la mort de deux personnes lors de son évasion et a présenté ses excuses aux familles. Mohamed Amra a aussi "conscience de la gravité des faits", selon Me Benoît David, l'un de ses deux avocats.
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