Conditions de détention "indignes" de Rédoine Faïd: le parquet se pourvoit en cassation

Croquis de Rédoine Faïd au premier jour de son procès pour l'évasion de la prison de Réau en 2018 devant la cour d'assises de Paris - Benoit Peyrucq
Le parquet général de Douai annonce ce mardi 22 juillet se pourvoir en cassation, après que la chambre d'application des peines de la cour d'appel de Douai a confirmé que les conditions de détention de Rédoine Faïd étaient "contraires à la dignité humaine".
Dans la décision rendue ce lundi, la cour d'appel constait que "les conditions actuelles de détention de Rédoine Faïd, (...) sont contraires à la dignité de la personne humaine de par leur combinaison, leur durée et l’absence de perspectives concrètes et objectifs réalisables donnés au détenu". La cour d'appel donnait un mois à l'administration pénitentiaire un mois pour améliorer les conditions de détention du braqueur.
Une fin de peine est actuellement fixée en 2057
Le 7 juillet dernier, une juge d'application des peines du tribunal de Béthune avait aussi noté les mauvaises conditions de détention de Rédoine Faïd, incarcéré à Vendin-le-Vieil. Mais le parquet de Béthune avait fait appel de cette ordonnance.
Selon la cour d'appel, l'état de santé de Rédoine Faïd se dégrade. Il est "seul en cellule sans contact physique", avec "une lumière diminuée, des réveils nocturnes toutes les deux heures, et des fouilles corporelles intégrales", expliquait son avocat, Benoît David, sur BFMTV ce lundi.
"Il ne peut prendre personne dans ses bras", déplorait-il, précisant que l'état psychique de son client "est dégradé".
Détenu particulièrement surveillé et connu pour s'être évadé de prison à deux reprises, Rédoine Faïd purge trois peines: il a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour sa participation à une attaque de fourgon avortée dans laquelle la policière municipale Aurélie Fouquet avait trouvé la mort en 2011.
Il purge aussi une peine de 10 ans de réclusion criminelle pour son évasion à l'arme de guerre de la prison de Sequedin en avril 2013 et une peine de 14 ans de réclusion criminelle pour son évasion en hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018. La date de sa fin de peine est actuellement fixée au 17 août 2057.