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"Une peine de mort lente": l'avocat de Rédoine Faïd s'interroge sur une "volonté vengeresse de l'État ou de l'administration"

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L'avocat de Rédoine Faïd, Me Benoît David, évoque ce lundi sur BFMTV une "volonté vengeresse de l'État ou de l'administration" sur les conditions de détention de son client.

"Une victoire sans être une victoire". Après que la justice a dénoncé ce lundi 21 juillet les conditions "indignes" de détention de Rédoine Faïd, son avocat, Benoît David, se montre mesuré après cette décision d'une juge d'application des peines du tribunal de Béthune, dans le Pas-de-Calais.

Cette dernière note que "les conditions actuelles de détention de Rédoine Faïd, (...) sont contraires à la dignité de la personne humaine de par leur combinaison, leur durée et l’absence de perspectives concrètes et objectifs réalisables donnés au détenu".

"C'est un combat qu'on mène depuis plusieurs années", rappelle Benoît David sur BFMTV, avant de décrire les conditions dans lesquelles le braqueur est détenu. "Son état de santé se dégrade", car il est "seul en cellule sans contact physique", avec "une lumière diminuée, des réveils nocturnes toutes les deux heures, et des fouilles corporelles intégrales".

"Il ne peut prendre personne dans ses bras", déplore Benoît David, précisant que l'état psychique de son client "est dégradé".

"Un traitement inhumain et dégradant"

Dénonçant une "peine de mort lente", Benoît David s'interroge sur les raisons des conditions de détention de Rédoine Faïd.

"On s'est souvent demandé s'il n'y avait pas une volonté vengeresse de l'administration ou de l'État par rapport à ses deux évasions", explique-t-il sur notre antenne, en évoquant "un traitement inhumain et dégradant".

"C'est dramatique de se dire que cet homme subit depuis 12 ans autre chose qu'une seule privation d'aller-et-venir, qui est la peine", poursuit l'avocat, déplorant des "conditions de détention au-delà de la souffrance inhérente à la seule privation de liberté".

Une fin de peine fixée en 2057

Désormais, Benoît David espère que les conditions de détention du braqueur vont s'améliorer. "L'administration a un mois pour améliorer les conditions de détention de Rédoine Faid", rappelle-t-il. "Elle va devoir combiner la fin de l'isolement avec la fin des dispositifs hygiaphones", avance l'avocat, évoquant "la possibilité pour monsieur Faïd de retrouver des activités de groupe".

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Dans sa décision rendue ce lundi, la cour d'appel prévient que, si l'administration pénitentiaire ne propose pas des mesures satisfaisantes, elle peut "ordonner le transfèrement de la personne", voire "examiner la possibilité d'accorder à la personne détenue un aménagement de peine".

Détenu particulièrement surveillé et connu pour s'être évadé de prison à deux reprises, Rédoine Faïd purge trois peines: il a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour sa participation à une attaque de fourgon avortée dans laquelle la policière municipale Aurélie Fouquet avait trouvé la mort en 2011.

Il purge aussi une peine de 10 ans de réclusion criminelle pour son évasion à l'arme de guerre de la prison de Sequedin en avril 2013 et une peine de 14 ans de réclusion criminelle pour son évasion en hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018. La date de sa fin de peine est actuellement fixée au 17 août 2057.

Matthieu Heyman