Rédoine Faïd: la justice pointe les conditions de détention du braqueur et donne un mois pour y remédier

Redoine Faïd est jugé aux assises de Paris depuis mardi pour son évasion de la prison de Réau en 2018 - Benoit PEYRUCQ / AFP
Les conditions de détention de Rédoine Faïd, incarcéré à Vendin-le-Vieil, sont-elles contraires à la dignité humaine? Oui, tranche ce lundi 21 juillet la cour d'appel de Douai, qui indique, dans une décision que BFMTV a pu consulter, que l'administration pénitentiaire dispose d'un mois pour y remédier et proposer au braqueur des conditions d'emprisonnement décentes.
Le 7 juillet dernier, une juge d'application des peines du tribunal de Béthune (Pas-de-Calais) avait dressé un premier constat dans ce sens, soulignant les mauvaises conditions de détention. Mais le parquet de Béthune avait dans la foulée fait appel de cette ordonnance.
Dans la décision rendue ce lundi, la cour d'appel confirme donc que "les conditions actuelles de détention de Rédoine Faïd, (...) sont contraires à la dignité de la personne humaine de par leur combinaison, leur durée et l’absence de perspectives concrètes et objectifs réalisables donnés au détenu".
Isolement, manque de lumière et d'exercice...
La justice pointe notamment du doigt les placements à l'isolement du braqueur "régulièrement renouvelées depuis au moins 11 années", tout comme les privations d'accès aux parloirs sans hygiaphone (des plaques de séparation transparentes) et aux Unités de vie familiales (UVF), des espaces aménagés au sein des prisons qui permettent aux détenus de recevoir leur famille comme dans un appartement.
Plus alarmant encore, explique la cour d'appel, l'état de santé de Rédoine Faïd se dégrade, à la fois au vu de son âge et de son régime de détention, l'homme étant incarcéré dans une cellule avec très peu de lumière naturelle, sans possibilité réelle de faire de l'exercice, ni d'échanger avec d'autres personnes.
Un constat qu'elle avait déjà dressé en novembre 2024, et à partir duquel la direction de Vendin-le-Vieil s'était engagée à réfléchir à des conditions de détention plus adaptées. Pourtant, en 2025, pointe encore la cour d'appel de Douai, "la plupart des pistes d’amélioration envisagées (...) n’avaient pas été mises en place". Plus encore, le déficit de lumière naturelle qui avait déjà été souligné l'an dernier s'est aggravé depuis le mois de mai avec l'installation d'un second grillage à la fenêtre de la cellule de Rédoine Faïd.
Ce lundi, la cour d'appel somme donc l'administration pénitentiaire de remédier à cette situation d'ici un mois, notamment en rendant un rapport sur les mesures adoptées pour garantir de meilleures conditions de détention au célèbre braqueur, "au plus tard le 21 août 2025". Si l'administration pénitentiaire ne propose pas des mesures satisfaisantes, la cour d'appel peut "ordonner le transfèrement de la personne", voire "examiner la possibilité d'accorder à la personne détenue un aménagement de peine".
Plusieurs demandes de levée de l'isolement, toutes rejetées
En parallèle, dans une autre procédure, Rédoine Faïd a demandé à plusieurs reprises à ce que son isolement soit levé. Une requête que le tribunal administratif de Lille a à nouveau rejetée mercredi 16 juillet. Le braqueur multirécidiviste a fait cette demande déjà une quinzaine de fois, mais s'est toujours vu opposer un refus de la part de la justice.
Rédoine Faïd a été condamné dans plusieurs dossiers différents. En appel en 2018, il a écopé de 25 ans de réclusion criminelle après la mort d'une policière municipale, Aurélie Fouquet, lors d'une tentative de braquage.
Surnommé "le roi de la belle", il a également été condamné pour deux tentatives d'évasion spectaculaires, l'une en 2013 à la prison de Sequedin, et l'autre en 2018 à la prison de Réau, d'où il s'était enfui à l'aide d'un hélicoptère.