DOCUMENT BFMTV. "Travailler avec lui, c'était vivre dans un climat de peur": un ex-collaborateur de Jean Imbert témoigne

Selon le témoignage recueilli par BFM TV, il y aurait de "la violence et du harcèlement dans les relations" qu'entretenait Jean Imbert. - Jean Imbert, The Brando
Le chef Jean Imbert, ancien vainqueur de "Top Chef", est visé par une enquête pour violences conjugales après la plainte de son ex-compagne Lila Salet. En avril 2025, quatre de ses anciennes compagnes ont témoigné auprès du magazine Elle pour dénoncer des violences physiques et psychologiques.
BFMTV a pu recueillir les confidences d'un ancien proche collaborateur de Jean Imbert qui, lui aussi, dénonce un "climat de peur" qui s'est instauré dans sa relation professionnelle avec le chef cuisinier. Florian* (le prénom a été modifié) a travaillé pour Jean Imbert entre 2013 et 2015. Auprès de BFMTV, Florian le décrit comme une personne ayant "deux visages".
"Il y avait deux Jean, celui des bons jours où il pouvait paraître comme un petit garçon, sympa, mais puéril et il y avait les mauvais jours où là, il devenait une personne méprisante, effrayante, qui hurle sans cesse, qui insulte et qui menace", explique-t-il à BFMTV.
Il ajoute que "travailler avec lui, c'était vivre dans un climat de violence et de peur. C'était très toxique!"
Au fil de sa collaboration avec Jean Imbert, Florian dénonce un "climat de violence et de peur" qui s'installe. "Chaque matin, quand on arrivait au travail, on avait la boule au ventre, on ignorait dans quel état d'esprit il allait être", témoigne-t-il.
"Manipulateur et harceleur"
Il explique que la "vie privée" de Jean Imbert avait une "influence" sur son comportement au travail: "son humeur dépendait directement de sa relation avec sa compagne. Quand tout allait bien, il était calme mais quand ça se dégradait, il devenait odieux!"
Alexandra Rosenfeld, ancienne Miss France, s’est confiée dernièrement sur ses réseaux sociaux et dans l'émission Quotidien sur les violences qu’elle dit avoir subies de la part de Jean Imbert. Florian déclare se souvenir d'un épisode la concernant, au domicile même, dit-il, du cuisinier.
"Il m'est arrivé d'aller chez lui et de voir une fois Alexandra (Rosenfeld, NDLR.) enfermée dans la salle de bain. Lui, était dans un état de colère pas possible. J'ai alors constaté un trou dans la porte de la salle de bain, la marque d'un coup de poing", raconte-t-il.
De relation idyllique à relation toxique, ses anciennes compagnes témoignent, pour certaines auprès de BFMTV, du même mécanisme d'emprise que Jean Imbert exerçait sur elles. Florian dit en avoir été témoin.
"Il mettait à ses compagnes une grosse pression. Il y a de la violence et du harcèlement dans ses relations. Au début, il y a comme du 'love bombing', je devais acheter des cadeaux qu'il offrait à sa compagne. Il est beaucoup dans la séduction, c'est presque une attention excessive. Dès que la relation se détériore, il devient manipulateur et harceleur", explique encore Florian.
"Il rend les gens dépendants de lui"
Cet ancien proche dénonce également un climat de "harcèlement" jusqu'au restaurant de Jean Imbert. "Ce harcèlement, ce n'était pas juste envers ses compagnes, c'était envers toutes les équipes, les serveuses de ses restaurants, envers moi... Il n'avait aucun respect", confie-t-il.
Fin 2015, il est devenu difficile pour Florian de poursuivre sa collaboration avec Jean Imbert. Il trouve alors un accord avec ce dernier pour mettre fin à leur relation professionnelle.
"Travailler avec lui, ça m'a fait perdre confiance en moi. J'arrivais au travail avec une boule au ventre, je ne dormais plus, j'étais épuisé physiquement et moralement, raconte-t-il. Il agissait avec moi comme il agissait avec ses compagnes, c'était de la pression psychologique!"
Jointe par BFMTV, une ancienne compagne de Jean Imbert parle d'un véritable "système" autour du chef cuisinier. Un sentiment que partage Florian. "Il est très bien entouré, il y a une omerta autour de lui, il est très protégé, il rend les gens dépendants de lui", raconte-t-il.
"Peut-être que d'autres vont suivre"
Le 23 août dernier, l'ancienne actrice Lila Salet a déposé plainte contre son ex-compagnon. Elle dénonce "des faits de violences dans le cadre conjugal", qui ont été commis "entre 2012 et 2013". Depuis, une enquête a été ouverte pour "violences sur conjoint".
"Je me suis dit, c'est bien, peut-être que d'autres vont suivre!", commente Florian.
Après le témoignage d'Alexandra Rosenfeld - qui n'a pas déposé plainte, mais l'accuse de violences physiques et psychologiques - dans Quotidien, l'ancien collaborateur de Jean Imbert salue "le courage" de l'ex-Miss. "Si on n'a pas peur, il ne faut pas hésiter à parler!", encourage Florian.
BFMTV a également pu joindre un autre collaborateur de Jean Imbert, qui travaillait pour lui depuis fin 2013. Lui nuance les autres récits. "Malgré la charge de travail que l'on pouvait avoir, car les demandes étaient fréquentes, je n'ai jamais ressenti un climat néfaste à notre travail, affirme-t-il. L'ambiance y était toujours bienveillante, dans le seul but de pouvoir atteindre notre objectif, à savoir la satisfaction de nos clients."
De son côté, Jean Imbert s'est mis en retrait de ses établissements, "le temps que la justice fasse son travail". "Je ne m'exprimerai pas ici sur ce qui a été dit ces derniers mois, parce qu'on ne peut ni se défendre, ni s'excuser, ni prendre la parole dignement dans le bruit médiatique", a indiqué Jean Imbert fin août sur ses réseaux sociaux. Après la plainte de Lila Salet, ses avocates ont dénoncé un "récit biaisé et tronqué".