"Des rabaissements quotidiens pour tout": Alexandra Rosenfeld témoigne contre Jean Imbert, qu'elle accuse de violences

Alexandra Rosenfeld à Paris en 2015 (photo d'illustration). - Photo par FLORIAN DAVID / AFP
"L'emprise, est très compliquée à expliquer, il faut l’avoir vécu pour comprendre." Alexandra Rosenfeld a pris la parole dans Quotidien, ce mercredi 3 septembre, pour témoigner des violences qu'elle dit avoir subies de la part du chef Jean Imbert.
Elle et trois autres femmes, dont la comédienne Lila Salet, accusent le chef de violences conjugales, notamment physiques et psychologiques. Une enquête a été ouverte par le parquet de Versailles, à la suite de la plainte de Lila Salet, déposée le samedi 23 août 2025, pour des faits remontant à 2012 et 2013.
Les quatre femmes avaient déjà témoigné auprès du Elle en avril 2025, mettant en lumière ces accusations.
"Lorsque les journalistes m'ont contacté, elles avaient trois témoignages. Ma première réaction a été de dire non", explique Alexandra Rosenfeld ce mercredi, qui évoque pour sa part des violences entre 2013 et 2014.
"Ce qui m'a le plus abîmé, c'était ce qui ne se voit pas"
Elle accepte finalement, mais décide de se faire surnommer Éléonore. C'est dans un post partagé sur Instagram à la fin du mois d'août qu'elle a révélé qu'elle était Éléonore.
"Il fallait le faire. Nous on a été traumatisées et en reparler, ça m'a fait revivre des choses, mais je sais que notre cause est noble", ajoute Alexandra Rosenfeld.
"Avant on ne se connaissait pas (avec les autres ex-compagnes), après le papier d'Elle on s'est beaucoup parlé, on s'est beaucoup rapprochés, ça m'aide", poursuit-elle. Alexandra Rosenfeld dit avoir subi des violences physiques, notamment un coup de tête, mais aussi et surtout des violences psychologiques. Le plus dur, pour elle.
"Moi ce qui m’a beaucoup plus abîmé, c'était ce qui ne se voit pas. Une violence physique elle se voit, mais tout ce qui est violences psychologiques, ça fait des dégâts horribles car rien n’est vu et on peut ne pas être cru.", insiste-elle.
Un phénomène d'emprise
Ce mécanisme insidieux d'emprise est décrit par toutes les femmes victimes de violences conjugales. Il conduit à une perte de confiance en soi, parfois une dépersonnalisation et généralement à une inversion de la culpabilité, entre autres.
"Ce sont des rabaissements quotidiens pour tout, des moqueries", souligne-t-elle avant d'ajouter: "Tout ce que je faisais était nul, il se moquait de mon milieu social, de mes amis qui n'étaient pas connus, de mes tenues."
Malgré cela, impossible de partir. C'est un autre marqueur de l'emprise. "Quand je me fâchais et que je partais, il pleurait. Je l’ai quitté des dizaines et ds dizaines de fois, mais quand tu le quittes, il se cache dans ton parking, en bas de chez toi, devant l'école de ta fille. J’ai pu partir réellement après de nombreuses tentatives, que quand lui l'a décidé."
"Je ne dors plus"
Ce qu'elle souhaite aujourd'hui, c'est "la réparation pour les victimes, la libération de la parole et la protection des victimes". Elle déclare par ailleurs avoir été contactée par d'autres femmes qui disent avoir été victimes de Jean Imbert.
"Aujourd'hui, je ne dors plus, j'ai peur, il est puissant et très bien entouré. Mais je le fais pour les victimes de violences conjugales qu’elles soient physiques ou morales", conclut-elle.
Le chef, lui, nie fermement les faits. Il est présumé innocent.