Vendin-le-Vieil: "17 premiers narcotrafiquants" ont été incarcérés dans la nouvelle prison de haute-sécurité

Le centre pénitentiare de Vendin-le-Vieil, dans les Hauts-de-France, accueillera ses premiers détenus à partir du 31 juillet. - Michel Euler / POOL / AFP
Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, annonce ce mardi 22 juillet sur X que "les 17 premiers narcotrafiquants, parmi les plus dangereux de notre pays" ont intégré la nouvelle prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil après "un travail acharné".
"Moins de 5 mois après" l'annonce faite par le garde des Sceaux, les premiers détenus ont fait leur entrée dans ce centre pénitentiaire "après un transfert dans des conditions de sécurité hors normes".
4 millions d'euros de travaux
La prison avait été progressivement vidée, depuis début avril, de la majorité de ses 90 détenus afin d'accueillir des travaux d'un montant de 4 millions d'euros. Notamment pour y installer des parloirs hygiaphones, des cellules avec double menottage, portes, grilles et caillebotis aux fenêtres.
Un système d’arrêtoir de portes est également prévu, en plus de la création de salles de visio-conférence pour éviter les extractions, sauf avis contraire du magistrat.
Selon les informations de BFMTV, seuls cinq détenus étaient restés dans l'enceinte de cette prison, parmi lesquels Rédoine Faïd et Salah Abdeslam. Sur ces cinq, tous ne resteront pas dans cette prison à terme.
La détention des criminels a été particulièrement renforcée, notamment avec une restriction des plages horaires de téléphonie (2x2 heures/semaine) pour garantir des écoutes en temps réel, des fouilles intégrales systématiques après tout contact avec l’extérieur sans surveillance constante de l’administration pénitentiaire ou encore la suppression de l'accès aux unités de vie familiale.
Mohamed Amra bientôt incarcéré dans la prison
Avec Condé-sur-Sarthe, Vendin-le-Vieil est l'une des deux prisons de haute sécurité désignées le 6 mars par le gouvernement pour accueillir à terme 200 narcotrafiquants, jugés les plus dangereux du pays par les autorités. Leur régime carcéral d'isolement est inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.
Mohamed Amra sera par exemple incarcéré dans cette prison, avait appris BFMTV le 15 juillet dernier. Le narcotrafiquant s'était évadé le 14 mai 2024 lorsque le véhicule de l'administration pénitentiaire qui le transportait avait été attaqué par un commando armé au péage d'Incarville, tuant deux agents et faisant trois blessés. Ce dernier ne fait pas partie des premiers prisonniers déjà incarcérés, selon les informations de BFMTV.
Au moins deux détenus dont Guy B., surnommé "Mareko Scarla", contestent d'ailleurs leur transfert vers la prison. Vendin-le-Vieil étant désormais officiellement active, le reste des détenus vont progressivement rejoindre cette prison "par vague" pour des raisons évidentes de sécurité, indiquait une source proche à BFMTV la semaine dernière.
Ensuite, d'ici au 15 octobre, ce sera autour de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) d'être transformée pour accueillir la deuxième vague de 100 détenus parmi les plus dangereux du pays.

Enfin, la troisième et dernière prison de haute sécurité à ouvrir ses portes se trouvera en plein cœur de la jungle amazonienne, en Guyane. Il s'agira plus précisément d'un quartier de prison ultrasécurisé, comprenant 60 places sur un total de 500 pour le reste de la prison. Un projet à 400 millions d'euros, ouvert d'ici 2028, avec la promesse du garde des Sceaux "d'éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic".