Extractions pénitentiaires: le syndicat FO Justice suspend un mouvement social après avoir obtenu des "garanties"

Le centre pénitentiare de Vendin-le-Vieil, dans les Hauts-de-France, accueillera ses premiers détenus à partir du 31 juillet. - Michel Euler / POOL / AFP
Il n'y aura finalement pas d'action devant la prison de Vendin-le-Vieil, ce mercredi 18 juin. Les surveillants pénitentiaires de cette prison du Pas-de-Calais étaient pourtant particulièrement remontés ces derniers jours. Vendredi, le Conseil constitutionnel avait retoqué leur demande de faire de la visioconférence la règle et l'extraction des détenus de leur prison vers le tribunal par exemple, l'exception.
Ce mardi 17 juin, le syndicat FO Justice a finalement suspendu sa mobilisation. Après un rendez-vous avec l'administration pénitentiaire, lundi 16 juin, les représentants du personnel ont obtenu "plusieurs garanties".
Une prime et un réengagement des forces de l'ordre
Parmi elles, une prime de 150 euros et des extractions réalisées par les forces de l'ordre. Contacté par BFMTV.com, Jérémy Jeanniot, secrétaire inter-régional du syndicat FO Justice des Hauts-de-France, se félicite de cette petite victoire.
À l'origine, les extractions étaient déjà le domaine de la police et de la gendarmerie. Mais le 4 novembre 2019, faute de temps et d'effectifs, ceux-ci avaient été déchargés de ces missions, remplacés par l'administration pénitentiaire. Voilà les forces de l'ordre réengagées dans ces missions délicates.
Fin juillet, le quartier de lutte contre la criminalité organisée de Vendin-le-Vieil accueillera ses premiers détenus. "Une petite centaine de profils, particulièrement dangereux", alerte le syndicaliste encore sous le choc de la mort de ses deux collègues, tués le 14 mai 2024 dans l'évasion sanglante de Mohammed Amra.
Pour ces profils de la criminalité organisée, les syndicats demandent à ce que les extractions soient réduites au minimum. "Extraire un détenu pour son procès c'est normal, pour la présentation de pièces à conviction aussi. Mais un renouvellement de mandat de dépôt, où l'on passe cinq minutes dans le bureau du juge, pourrait se faire en visioconférence", martèle Jérémy Jeanniot.
Des salles de visioconférence neuves à Vendin-le-Vieil
D'ailleurs, à la prison de Vendin-le-Vieil, des salles de visioconférence neuves ont été construites à ces fins. Malheureusement pour les agents pénitenciers, la loi limite les entretiens à distance. "Les juges doivent la motiver", ajoute le syndicaliste qui milite pour que l'extraction d'un détenu ou d'un prévenu devienne l'exception.
Jérémy Jeanniot l'assure, son souhait serait d'accompagner les détenus tout au long de leurs parcours pénitentiaire. "Les maux de la pénitentiaire sont connus, on aimerait bien être autonome, mais vu les effectifs et les budgets, ce n'est pas possible pour l'instant", déplore l'agent. "C'est vrai qu'on leur refile la patate chaude, admet-il. Mais les forces de l'ordre auraient de toute façon été engagées pour les extractions de ces détenus."