"Un mouvement social profondément injuste": François Bayrou fustige le mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre

Le Premier ministre François Bayrou, le 5 septembre 2025 à l'Hôtel des Invalides, à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
"Je me suis aperçu assez vite qu'on était en train de perdre de vue le sujet". À deux jours du vote de confiance, qui sauf énorme surprise, fera tomber le gouvernement Bayrou, ce dernier continue sa tournée médiatique pour tenter de convaincre.
Invité de "C à Vous" sur France 5 ce samedi 6 septembre, le Premier ministre s'en est pris au mouvement "Bloquons tout" du 10 septembre, qu'il a qualifié de "mouvement social profondément injuste", qui "l'empêcherait à coup sûr de conduire la politique nécessaire pour le pays".
"Tout le monde détourne le regard"
"Est-ce qu'on accepte de travailler des jours fériés, est-ce que c'est l'année blanche qui est acceptée... (...) Ma certitude, c'est que s'organisait autour de cette rentrée un mouvement social qui est un mouvement profondément injuste", a estimé le chef du gouvernement, ajoutant: "On fait croire aux Français que ces décisions étaient contre eux alors que c'est le seul moyen de se protéger."
"On est en train de vivre une situation qui menace l'avenir même du pays et tout le monde sifflote comme si ça n'existait pas, tout le monde détourne le regard, tout le monde se sert des réponses que l'on pourrait apporter pour se servir d'avantages partisans ou électoraux", a-t-il martelé.
"J'ai pensé qu'on pourrait négocier après"
Interrogé sur sa proposition de supprimer deux jours fériés, qui a cristallisé la colère sociale, François Bayrou a expliqué: "j'ai pensé que ça serait une polarisation et qu'on pourrait négocier après". Le Premier ministre a justifié sa proposition en évoquant une hausse de la production: "un jour férié où tout est ouvert, c'est la production du pays qui augmente".
François Bayrou a également mis en cause les partis politiques, qu'il tient responsable de l'impasse politique. "On espérerait que les députés uissent se libérer des partis politiques, qui sont dans une situation tout à fait éclairante. Ils ont tous décidé de faire tomber le gouvernement et en même temps, ils ne sont d'accord sur rien", a-t-il fustigé.