"100.000 personnes, c'est un chiffre assez bas": François Bayrou peu inquiet par le mouvement "Bloquons tout"

Le Premier ministre François Bayrou le 31 août 2025 lors de son interview avec les chaînes d'information BFMTV, LCI, France Info et CNews - Alain JOCARD / AFP
Alors que Bruno Retailleau appelle à une grande fermeté des forces de l'ordre pour mettre fin à tout blocage et éviter les débordements lors de la mobilisation du 10 septembre, qui pourrait réunir 100.000 manifestants, le Premier ministre François Bayrou, lui, se dit peu inquiet par le mouvement.
"100.000 personnes, c'est un chiffre assez bas pour la société française", a-t-il déclaré au 20 heures de France 2. "Ça veut dire 1.000 personnes en moyenne par département. D'habitude, pour les grandes journées de mobilisation c'est beaucoup plus."
François Bayrou veut rester focalisé sur la feuille de route budgétaire qu'il présentera aux parlementaires deux jours plus tôt, plutôt que sur le mouvement "Bloquons tout". "Je suis inquiet de la situation du pays, je suis inquiet de l'absence de prise de conscience, et c'est pourquoi je vais plus loin qu'aucun gouvernement ne va jamais et que je mets en jeu la vie même du gouvernement pour que le pays comprenne que ce sont des choses graves."
Une presque indifférence du chef du gouvernement vis-à-vis du mouvement du 10 septembre, qui tranche face au discours de tolérance zéro prôné par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Blocages, manifestations, sabotages...
Dans une note consultée par BFMTV, les services de renseignement s'attendent en effet à une mobilisation de 100.000 personnes mercredi 10 septembre, à travers la France. "On sent que c'est vraiment en train de prendre", a indiqué une source policière à BFMTV.
Plusieurs blocages sont prévus sur plusieurs points stratégiques, tels que les dépôts pétroliers et les plateformes logistiques, mais aussi des facultés, des aéroports ou encore des voies ferroviaires. Une quarantaine de manifestations traditionnelles sont aussi attendues et déclarées. Des actes de malveillance et de sabotages sont aussi évoqués, notamment sur des radars.
Toutefois, l'ampleur du mouvement reste floue, notamment quant au degré d'implication de la société civile face aux manifestants catégorisés par leur militantisme anti-gouvernement et anti-président. Les résultats du vote de confiance au gouvernement de François Bayrou du 8 septembre prochain sont aussi largement scrutés et peuvent modifier le mouvement "Bloquons tout" qui aura lieu deux jours plus tard.