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Suppression de deux jours fériés: François Bayrou se dit "prêt à examiner" des alternatives

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Le Premier ministre ouvre de nouveau la porte à la possibilité de renoncer à la fin de deux jours fériés. "C'est discutable", explique François Bayrou qui tente son va-tout à quelques jours du vote de confiance. La droite lui réclame depuis des jours de faire marche arrière.

Jeter ses dernières forces dans la bataille. À cinq jours du vote de confiance à l'Assemblée nationale, François Bayrou croit toujours possible d'inverser la vapeur et de convaincre les députés. Pour ce faire, il ouvre la possibilité de renoncer à la suppression de deux jours fériés.

"Je suis prêt à examiner toute solution" alternative, a lancé le Premier ministre ce mercredi sur BFMTV, à condition de trouver une source d'économies équivalente.

Ouvert si d'autres pistes d'économies "équivalentes"

La mesure défendue par le chef du gouvernement doit ramener 4,2 milliards d'euros en supprimant le lundi de Pâques et le 8 mai pour les salariés du secteur public comme du privé.

Cette annonce crispe largement les Français tout comme la droite. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, plus de 8 Français sur 10 s'y disent opposés. Quant aux LR, pourtant membres du gouvernement de François Bayrou, ils y sont également farouchement contre.

"Je suis tout à fait prêt à ce que nous examinions ensemble" d'autres pistes d'économies si elles rapportent un montant "équivalent", a encore insisté François Bayrou sur notre antenne.

La piste de l'ouverture du "temps de travail"

Ce n'est pas la première fois que le centriste tend la main sur ce sujet. Interrogé ce dimanche par les 4 chaînes d'info dont BFMTV, il avait indiqué que la suppression de deux jours fériés était "amendable, discutable". "Je suis ouvert à la discussion" sur le fait de ne supprimer aucun jour férié "mais à la condition impérative qu'on considère qu'on ne peut pas rien faire".

Ce mardi, le Premier ministre a longuement reçu les représentants de la droite à Matignon dans le cadre des consultations qu'il mène cette semaine.

"La proposition que nous avons faite, c'est de dire on renonce à cette mesure. En contrepartie, il faut des économies, on propose une grande loi de lutte contre la fraude et l'assistanat et avec l'ouverture du débat sur le temps de travail dans notre pays", avait expliqué le président des députés LR Laurent Wauquiez à la sortie de ce rendez-vous.

Le Premier ministre a déjà évoqué de son côté la possibilité de passer de 35 heures par semaine à 36 heures avant de finalement renoncer. Si la mesure de suppression de ces deux jours fériés finissait bien par s'appliquer, ce qui semble très peu probable en cas de départ de François Bayrou, ni les salariés ni les fonctionnaires ne seraient payés pour ces "nouvelles heures de travail", précise un document d'orientation du gouvernement envoyé aux syndicats.

"En contrepartie, les employeurs du secteur privé s'acquitteront d'une contribution qui sera affectée au budget de l'Etat", peut-on également y lire.

Marie-Pierre Bourgeois