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Dissolution, fracture à gauche, jours fériés... Les moments forts du "Face à BFM" avec les responsables politiques avant le vote de confiance

Manuel Bompard, Othman Nasrou, Marine Tondelier, Olivier Faure, Aurore Bergé et Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de BFMTV le 1er septembre 2025

Manuel Bompard, Othman Nasrou, Marine Tondelier, Olivier Faure, Aurore Bergé et Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de BFMTV le 1er septembre 2025 - BFMTV

Les jours de François Bayrou sont comptés à l'approche du vote de confiance, la gauche s'avance déjà sur la succession du Premier ministre, alors que Les Républicains ne veulent pas "mêler" leurs voix aux autres partis d'opposition.

À une semaine du vote de confiance, François Bayrou est sous pression. La confiance des députés lui est loin d'être acquise, ce qu'ont réitéré les principales forces d'opposition ce lundi 1er septembre sur le plateau de BFMTV.

Leur point commun: de La France insoumise au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste ou Les Républicains, tous se disent prêts à gouverner, chacun avançant ses conditions.

• Aurore Bergé prête "à renoncer" à la suppression de deux jours fériés

Si François Bayrou veut sauver sa place à Matignon, les consultations menées cette semaine avec différentes forces politiques peuvent s'avérer déterminantes. Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, "salue" les personnalités "responsables" qui "acceptent le débat" en allant à la rencontre du chef du gouvernement.

Parmi les sujets sur lesquels François Bayrou discutera avec ces forces d'opposition figure le projet de supprimer deux jours fériés. Une mesure contre laquelle "il y a presque unanimité" et sur laquelle "il faut accepter qu'elle soit discutée". Elle juge sur notre antenne qu'il faut "peut-être accepter de renoncer" à ce projet "si ça peut être un point de blocage" politique.

Une porte déjà ouverte par le Premier ministre François Bayrou lui-même ce dimanche, estimant que "c'est discutable ou amendable". "Je pense que ça pourrait être un (seul jour supprimé, NDLR) sans difficulté", a poursuivi le chef du gouvernement.

• Olivier Faure prévient que "tout ne sera pas applicable dans le programme du NFP"

Si François Bayrou tombe, est-ce qu'Emmanuel Macron nommera un Premier ministre de gauche? Aucune piste n'est évoquée pour l'heure. Mais Olivier Faure a indiqué ce vendredi que les socialistes sont "volontaires" pour gouverner avec les formations politiques et les organisations de la société civile qui recherchent non pas le chaos mais la justice", semblant exclure de cet arc La France insoumise, à qui il " ne demande rien du tout", "même pas un soutien".

Vote de confiance: pourquoi le sort de François Bayrou semble scellé?
Vote de confiance: pourquoi le sort de François Bayrou semble scellé?
14:50

Le premier secrétaire du PS prévient d'ores et déjà que "tout ne sera pas applicable dans le programme du NFP car on n'a pas la majorité absolue". Olivier Faure poursuit en indiquant que "tout ce qui est possible d'être fait tout de suite pour permettre à des gens qui attendent que leur vie change, on n'attend pas".

Ce dernier souhaite que son éventuel gouvernement "puisse venir devant le Parlement, faire des propositions" et "faire comme si on a entendu les Français". "C'est un mythe de dire que la gauche ne sait pas gérer (les finances publiques) et que la droite oui. C'est l'inverse", argumente le socialiste sur notre antenne, pour qui "personne n'a tous les pouvoirs" et s'imagine "faire avec ce qu'on a".

• Marine Tondelier ironise sur "la tournée d'adieu" de François Bayrou qui "ne parle jamais d'écologie"

Pourquoi les Écologistes ne se rendront pas à Matignon cette semaine dans le cadre des consultations menées par François Bayrou? Car "il ne sera plus Premier ministre dans une semaine", selon Marine Tondelier pour qui l'avenir du Premier ministre est scellé en vue du vote de confiance prévu le 8 septembre.

La secrétaire nationale des Écologistes estime que "François Bayrou est en train de faire une tournée d'adieu aussi longue que Michel Sardou", listant les nombreuses interventions médiatiques du chef du gouvernement.

"En plus, il ne fait pas de tubes, lui", ironise-t-elle.

"En tout, je l'ai entendu 2 heures 30 cette semaine pour qu'il ne me parle jamais d'écologie", se désole Marine Tondelier.

• Le numéro 2 des Républicains ne veut pas "mêler (ses) voix à la gauche, l'extrême gauche et le RN"

En vue du vote de confiance, le secrétaire général des Républicains Othman Nasrou appelle sur BFMTV à "ne pas contribuer au désordre que certains cherchent".

"Notre responsabilité est de ne pas mêler nos voix à la gauche, à l'extrême gauche et le RN", prévient le numéro 2 des Républicains qui se dit "du côté de la responsabilité et de la stabilité".

Mais, il "comprend" que les députés LR "soient contrariés", alors que certaines personnalités de son parti, dont le président Bruno Retailleau, font partie du gouvernement.

De là à approuver le projet de budget présenté par François Bayrou? Othman Nasrou pointe de "grandes divergences" avec les orientations budgétaires du Premier ministre, et appelle à "un débat budgétaire".

• Manuel Bompard accuse Olivier Faure d'avoir "déchiré" le programme du NFP

La gauche pourrait-elle s'unir pour gouverner après François Bayrou? Cela semble compliqué tant les divergences semblent fortes entre le parti socialiste et La France insoumise.

Le coordinateur national de LFI Manuel Bompard déplore que, "dans le programme proposé par Olivier Faure au nom du parti socialiste, il n'y a pas l'abrogation de la réforme des retraites (...) et l'augmentation du Smic". Le premier secrétaire du parti socialiste s'est dit favorable au retour de la retraite à 62 ans, sans évoquer l'abrogation de la réforme.

"Nous ne pouvons pas soutenir un gouvernement qui ferait une autre politique que celle sur laquelle nous avons été élus il y a un an", prévient Manuel Bompard.

"Olivier Faure dit qu'il n'y a plus d'accord programmatique avec LFI. Ça veut dire qu'il a pris le programme du Nouveau Front populaire (...), il l'a déchiré et l'a mis à la poubelle", déplore le coordinateur national de LFI. "Et vous voulez qu'on lui fasse un chèque en blanc? Ce n'est pas possible", selon lui.

Un peu plus tôt dans la journée, la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a indiqué que LFI ne soutiendra un gouvernement PS que s'il a un "programme de rupture, sur lequel les socialistes ont été élus". Elle prévient que son parti "n'exclut" pas de censurer un éventuel gouvernement socialiste.

• Jean-Philippe Tanguy veut "une majorité relative raisonnable" pour gouverner

Et si le Rassemblement national arrivait au pouvoir? Le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy tempère d'éventuelles ardeurs, prévenant que le parti d'extrême droite n'est "pas du tout sûr de gagner", estimant que le RN doit encore "convaincre les Français (...) trompés par le front républicain". En cas de dissolution et de nouvelles élections législatives, le RN pourrait gouverner avec "une majorité relative raisonnable", selon le député de la Somme.

"On tendra la main aux uns et aux autres pour gouverner", s'avance Jean-Philippe Tanguy qui ne s'inquiète guère sur cette hypothèse.

Le député RN juge que son parti "propose" un projet "très consensuel", "de rupture" mais, "sans majorité (...), il ne peut pas s'appliquer complètement avec autant de facilité que nous le souhaiterions".

Matthieu Heyman