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Présidence de l'UMP : retour sur un psychodrame d’un mois

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Jean-François Copé et François Fillon ont signé lundi soir un accord de sortie de crise à l'UMP, prévoyant notamment une nouvelle élection à la présidence du parti en septembre 2013. Ils mettent ainsi fin à un mois de bras de fer.

Un mois presque jour pour jour après le début de la crise, Jean-François Copé et François Fillon ont enterré la hache de guerre. Les deux homms, qui se disputaient le titre de président de l'UMP, ont signé lundi soir un accord en forme de sortie de crise à l'UMP, prévoyant notamment une nouvelle élection à la présidence du parti en septembre 2013. Retour sur un mois de guerre des chefs d'une intensité rare dans l'histoire de la droite.

>> Lire aussi : La réunion Copé-Fillon aboutit sur un accord

18 novembre : élection de la présidence de l'UMP

Quelque 300.000 adhérents de l'UMP sont appelés à choisir entre Jean-François Copé et François Fillon pour présider le parti durant 3 ans.

Les partisans de Copé dénoncent des irrégularités dans les Alpes-Maritimes.

Prenant de court la Commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe), Copé annonce sa victoire. Peu après, Fillon se déclare également vainqueur.

19 novembre : la Cocoe déclare Copé vainqueur

La Cocoe proclame Copé vainqueur avec 50,03% des voix, soit 98 voix d'avance. Fillon prend acte de sa défaite mais dénonce une "fracture morale et politique". Le lendemain, Copé propose sans succès un poste de vice-président à Fillon.

21 novembre : Fillon revendique la victoire

Fillon revendique à nouveau la victoire en raison des votes "oubliés" de trois fédérations d'Outre-mer. Il dit renoncer à la présidence de l'UMP, mais menace de saisir la justice.

22 novembre : Juppé entre dans la danse

Copé refuse la médiation de Juppé et annonce qu'il va saisir la Commission des recours. La Cocoe reconnaît son erreur sur les fédérations ultramarines conduisant à une inversion des résultats.

Juppé propose de présider une instance collégiale.

Le lendemain, Fillon prévient qu'il n'acceptera aucune conclusion de la Commission des recours, mais uniquement "celles d'Alain Juppé et de sa commission".

25 novembre : échec de la médiation Juppé

Juppé renonce à sa médiation après une réunion avec Copé et Fillon.

Le lendemain, Nicolas Sarkozy reçoit à déjeuner Fillon. La Commission des recours proclame la victoire de Copé avec 952 voix d'avance.

27 novembre : création du RUMP

Fillon annonce la création d'un nouveau groupe parlementaire, "Rassemblement-UMP" prêt à s'auto-dissoudre si un nouveau scrutin pour la présidence est organisé dans les trois mois.

Lors d'une rencontre avec Fillon, recommandée par Nicolas Sarkozy, Copé propose un référendum auprès des adhérents sur un éventuel nouveau vote.

Le lendemain, Copé remet en cause le référendum en raison de la publication au JO de la déclaration du groupe R-UMP de Fillon, sommé de se dissoudre "avant 15h". Fillon refuse l'ultimatum de Copé.

Des députés non alignés prônent un référendum avant le 31 janvier surveillé par une commission paritaire indépendante. Le clan Copé déclare les discussions terminées.

29 novembre : vers un referendum

Nicolas Sarkozy reçoit Copé à déjeuner. Christian Jacob, pro-Copé, propose la mise en place "sans délai" d'une "commission indépendante" pour organiser un référendum.

2 décembre : un vote en mars 2014 ?

Copé propose un référendum en janvier pour demander aux militants s'ils veulent réformer les statuts et revoter après les municipales de mars 2014. Il propose que le président de l'UMP en 2016 ne soit pas candidat à la primaire présidentielle. Fillon juge la date trop lointaine.

Du 3 au 11 décembre : 5 tête-à-tête infructueux

Fillon et Copé se rencontrent cinq fois en tête à tête sans parvenir à un accord. Fillon exigeant un scrutin "avant l'été", Copé ne l'acceptant qu'après les municipales de mars 2014.

Le député Bernard Accoyer, qui a voté Fillon mais demeure au groupe UMP, propose une consultation à bulletins secrets le 18 décembre de tous les parlementaires élus sous l'étiquette UMP sur un nouveau vote d'ici l'été.

12 décembre : échec d'Accoyer

Copé flaire le piège tendu par Accoyer, une majorité de sénateurs et députés ayant soutenu Fillon, et renvoie à "début janvier" l'échéance de nouvelles propositions.

16 décembre : reprise des échanges directs entre les deux rivaux

Copé est prêt, "dans un souci d'apaisement", à une nouvelle élection en "septembre 2013", annonce un proche du président proclamé mais contesté de l'UMP. Fillon "se félicite" que Copé accepte un vote "dans un délai raisonnable".

17 décembre : accord de "sortie de crise"

Jean-François Copé et François Fillon concluent un accord de "sortie de crise" en sept points qui prévoit notamment une nouvelle élection à la présidence du parti en septembre 2013 et un renoncement à toute action en justice sur le résultat de l'élection du 18 novembre.

C.P. avec AFP