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Procès, critiques de Volodymyr Zelensky, soutien à Bruno Retailleau... Comment François Fillon refait parler de lui

François Fillon était auditionné ce mardi par une commission d'enquête à l'Assemblée.

François Fillon était auditionné ce mardi par une commission d'enquête à l'Assemblée. - Bertrand GUAY / AFP

L'ancien Premier ministre sera présent ce 29 avril pour l'ouverture de son troisième procès dans le cadre des emplois fictifs de son épouse. Très discret depuis sa large défaite à la présidentielle de 2017, François Fillon s'est longuement exprimé en mars dernier, restant fidèle à ses convictions.

Après des années de disette médiatique, le retour sur la pointe des pieds de François Fillon. L'ex-Premier ministre sera présent ce mardi devant la cour d'appel de Paris pour son troisième procès dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse Pénélope, quelques semaines après une interview fleuve dans les colonnes de Valeurs actuelles.

Avec l'explosion de sa campagne présidentielle en 2017 en plein vol, l'ex-locataire de Matignon sous Nicolas Sarkozy a été reconnu définitivement coupable de "détournement de fonds publics" et condamné à quatre ans de prison dont un an ferme, 375.000 euros d'amende et 10 ans d'inéligibilité en avril 2024.

Volodymyr Zelensky, "pas un héros irréprochable"

Depuis sa défaite dès le premier tour, l'ancien Premier ministre qui a quitté la vie politique se fait discret. Mais chacune de ses apparitions continue de susciter un fort intérêt, souvent marqué par des prises de parole iconoclastes.

En mars dernier, l'ancien député de la Sarthe a durement critiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Il n'est pas le héros irréprochable magnifié par des Européens auxquels il procure le frisson d'un combat pour la liberté par procuration", a jugé François Fillon dans Valeurs actuelles.

Celui qui s'est reconverti dans le secteur privé en siégeant un temps au sein du conseil d'administration d'entreprises russes de pétrochimie, avant de finalement en démissionner, après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, continue de défendre Vladimir Poutine.

"Les rodomontades inefficaces des Européens, l'accumulation jusqu'à l'absurde des sanctions, l'inutile inculpation" du dirigeant russe par la Cour pénale internationale, "tout a été fait pour rendre définitive la rupture avec la Russie", a-t-il ainsi regretté en mars dernier auprès de l'hebdomadaire.

Soutien à Retailleau

Auditionné en mai 2023 par la commission d'enquêtes sur les ingérences étrangères en France, François Fillon avait cependant réfuté "toute ingérence russe" dans ses affaires. "Je suis une personne privée depuis 2017", avait-il expliqué devant les députés, jugeant que "sa carrière professionnelle ne regardait plus que lui".

"Si j’ai envie de vendre des rillettes sur la place Rouge, je vendrai des rillettes sur la place Rouge", avait encore insisté l'ancien Premier ministre devant les parlementaires.

François Fillon soutient également dans la course interne aux Républicains son ancien lieutenant Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur a été son directeur de campagne pendant la présidentielle.

"Il n’a jamais fait de compromis avec ses convictions et il a toujours agi avec un sens aigu de l’intérêt général. Sa popularité n’est pas anecdotique et encore moins de circonstance", a-t-il salué dans Valeurs actuelles.

"La vie humaine est sacrée"

Mettant ses pas dans celui dont il est resté proche, François Fillon a pris position contre la loi sur la fin de vie qui ouvre la porte au suicide assisté pour les personnes atteinte d'une "maladie grave et incurable avec un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme".

"La vie humaine est sacrée. Sa protection est une valeur universelle. On doit accepter l’existence d’une zone grise où les choix sont du seul ressort du médecin et de son patient dans le secret de leur conscience", avance l'ancien chef du gouvernement.

Tout comme son poulain, François Fillon s'en prend également aux "pseudoprogressistes" qui ont "imposé leur grille idéologique aux créateurs" de séries ou de films. "La diversité, les minorités, le 'parler vert' constituent la trame obligatoire d’un nouveau
langage hors duquel il ne saurait y avoir de salut".

Lors des législatives anticipées de l'été dernier, l'ex-chef du gouvernement avait accusé le Nouveau front populaire de "menacer l'unité nationale" dans une tribune publiée par Le Figaro

Ces dernières années, François Fillon n'est plus apparu dans aucun classement des personnalités politiques préférées des Français.

Marie-Pierre Bourgeois