INFO BFMTV. Se marier coûte de plus en plus cher (16.000 euros en moyenne) pourtant le nombre de mariages bondit et est au plus haut depuis 20 ans

270.000 mariages sont attendus en 2025, contre 248.000 en 2024, selon les chiffres dévoilés en exclusivité par BFMTV. Le budget moyen est également en hausse à 16.000 euros pour un couple, contre 15.400 euros en 2024.

Le mariage ne connaît pas la crise. Le nombre de couples qui ont décidé de se dire "oui" ne cesse d'augmenter depuis le Covid, avec 270.000 mariages attendus en 2025, contre 248.000 en 2024, selon les chiffres dévoilés en exclusivité à BFMTV par Stéphane Seban, organisateur du salon de mariage, qui se tiendra les 13 et 14 septembre à Paris.

Un nombre de mariages au plus haut depuis plus de 20 ans. Il faut en effet remonter à l'année 2005 pour retrouver un nombre d'unions équivalent (276.000 cette année-là). Il n'avait depuis cessé de chuter pour flirter avec les 200.000 par an.

Pourtant, se marier coûte de plus en plus cher. En 2025, le budget moyen pour un couple est de 16.000 euros, contre 15.400 euros l'an dernier. En moins de 20 ans, le tarif n'a cessé de flamber. Il fallait en effet compter 12.000 euros en 2007, 14.000 en 2014 et donc désormais 16.000.

"On a de plus en plus de clients qui font appel à nous", Jonathan Ayache, wedding-planner à la tête de l'entreprise Àdeux. "Tous nos prestataires nous disent que la demande augmente, les lieux sont réservés tous les week-ends, même si cette année les réservations se sont plutôt concentrées sur la fin de saison", témoigne-t-il auprès de BFM Business.

"C'est une vraie tendance car le rattrapage Covid des mariages qui n'avaient pas pu avoir lieu pendant la pandémie est terminé."

Il observe deux types de clientèle: les plus jeunes, qui ont moins de 30 ans, et des couples de plus de 50 ans. "Avec les renouvellements de vie, les mariages et remariages peuvent arriver plus tard", explique le professionnel.

Le coût des traiteurs en hausse

Des mariages plus nombreux et plus chers. Notamment avec des coûts de traiteur en hausse (l'un des principaux postes de dépenses avec la location du lieu). Selon Joël Mauvigney, président de la Confédération des charcutiers et traiteurs, cette hausse s'explique par l'inflation sur les denrées alimentaires, l'énergie et la main-d'oeuvre.

Pourtant, l'inflation alimentaire n'atteint que 1,6% en juillet sur un an, bien loin des explosions de prix de l'année 2022 ou 2023.

"Mais certains produits comme le poisson ou le foie gras continuent à grimper", opine Joël Mauvigney auprès de BFM Business.

Le prix de plusieurs mets souvent consommés lors des mariages a en effet beaucoup augmenté. Sur un an, la viande de boeuf et de veau a pris 5,8%, le poisson frais 3,4% et le prix du chocolat a bondit de 17,5%, selon l'Insee. Mais d'autres aliments n'ont pas bougé, comme les boissons alcoolisées ou les fromages, et les légumes ont même baissé (-2,2%).

Du côté de l'énergie, les prix ont aussi baissé en 2025 sur un an. "Le problème, c'est qu'on signe des contrats avec les fournisseurs pour plusieurs années, et on ne peut pas les rompre", explique Joël Mauvigney.

Enfin, il pointe un changement depuis le Covid dans le recours aux "extras". Avant la pandémie, ces personnels supplémentaires étaient employés pour une journée sur un événement et payé en salaire. "Depuis la pandémie, il y en a moins et beaucoup se sont mis en auto-entrepreneurs et ont augmenté leurs tarifs", assure le représentant des traiteurs.

L'influence des réseaux sociaux et des mariages façon princes et princesses

Derrière les coûts qui montent, Jonathan Ayache remarque aussi que certains couples sont prêts à dépenser plus. "Les budgets sont en hausse, les gens ont envie de se faire plaisir, ils ne veulent pas se restreindre", assure-t-il.

Selon lui, les attentes des mariés sont aussi de plus en plus hautes. Il regrette notamment l'influence des réseaux sociaux, où les mariages parfaits et féériques façon princes et princesses pullulent.

"Les mariés arrivent en nous montrant des lieux d'exception avec une décoration incroyable et on est obligés de leur dire que ça ne rentre pas dans leur budget", raconte-t-il.

"Les réseaux sociaux créent des attentes énormes et irréalistes, ce qui génère beaucoup de frustration. C'est un vrai problème pour nous", conclut-il.

Marine Cardot et Margaux de Frouville