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Pour Fillon, Zelensky "n'est pas le héros irréprochable magnifié par des Européens"

François Fillon était auditionné ce mardi par une commission d'enquête à l'Assemblée.

François Fillon était auditionné ce mardi par une commission d'enquête à l'Assemblée. - Bertrand GUAY / AFP

Après des années de disette médiatique, François Fillon réapparait fidèle à ses convictions droitières dans une interview fleuve à Valeurs actuelles et critique vivement le dirigeant ukrainien. "Il a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et il refuse aujourd'hui d'arrêter une guerre qu'il ne peut pas gagner", juge l'ancien locataire de Matignon.

Si l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012 concède que la Russie "a commis une faute" en déclenchant la guerre en Ukraine, ce sont avant tout les Européens et le président ukrainien qui sont la cible de ses critiques.

"Les Russes n'attendent plus rien de l'Europe avec laquelle les relations resteront durablement compromises", déplore François Fillon, auditionné en 2023 à l'Assemblée sur ses liens avec Moscou et sa présence passée au sein de conseils d'administration de multinationales russes.

Zelensky a "sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre"

"Les rodomontades inefficaces des Européens, l'accumulation jusqu'à l'absurde des sanctions, l'inutile inculpation de Vladimir Poutine" par la Cour pénale internationale, "tout a été fait pour rendre définitive la rupture avec la Russie", estime-t-il.

Quant au président ukrainien Volodymyr Zelensky, "il n'est pas le héros irréprochable magnifié par des Européens auxquels il procure le frisson d'un combat pour la liberté par procuration", juge l'ancien locataire de Matignon.

"Il a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et il refuse aujourd'hui d'arrêter une guerre qu'il ne peut pas gagner", accuse-t-il encore.

Soutien à Retailleau

Sur le plan intérieur, l'ex-candidat de la droite à la présidentielle de 2017 reprend ses propositions choc de 2017 comme "la suppression de 500.000 emplois publics en cinq ans".

Pour fédérer "un courant de pensée de droite à la fois libéral et conservateur, patriote et européen", il plaide pour son ancien bras droit, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, actuellement dans la course pour devenir le patron des LR, qui "possède ces qualités".

François Fillon n'est en revanche pas interrogé sur l'affaire des emplois fictifs de sa femme qui avait plombé sa campagne en 2017. La cour d'appel de Paris doit réexaminer le 29 avril les sanctions qui lui ont été infligées: quatre ans d'emprisonnement, dont un ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité.

MPB avec AFP