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UMP: maintenant qu'il est élu, que va faire Sarkozy?

Nicolas Sarkozy avait promis de changer le nom de l'UMP s'il était élu président.

Nicolas Sarkozy avait promis de changer le nom de l'UMP s'il était élu président. - Matthieu Alexandre - AFP

Nicolas Sarkozy a été élu ce samedi président de l'UMP dès le premier tour du scrutin. Qu'entend faire désormais l'ancien chef d'Etat?

Nicolas Sarkozy est élu président de l'UMP. Après une campagne qui n'a pas été dépourvue de couacs, l'ancien chef d'Etat a recueilli 64,5% des suffrages dans un scrutin marqué par une forte participation. 

Pour lui, le plus dur commence. Très rapidement, Nicolas Sarkozy devrait mettre en place plusieurs chantiers. Modification des statuts du parti, nouveau nom, nécessité de rassembler... BFMTV.com analyse pour vous les changements qui pourraient subvenir sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy.

> Objectif n°1: changer de nom?

On pourrait croire le changement anecdotique. Mais il est symbolique. Rapidement après son retour en politique, Nicolas Sarkozy avait évoqué la possibilité de changer le nom de l'UMP. Une façon de signifier aux sympathisants de droite que le parti dirigé par l'ancien chef de l'Etat sera celui du renouveau.

Ce changement aurait également pour but de faire oublier les déboires judiciaires de l'UMP, dont le siège a récemment été perquisitionné dans l'affaire Bygmalion. Il servirait aussi à effacer la défaite électorale de 2012, lors de laquelle Nicolas Sarkozy a été battu par François Hollande.

Les proches de l'ancien président de la République ont récemment assuré que pour l'heure, sur cette question, rien n'est tranché. Sur BFMTV, Thomas Guénolé, politologue, a pourtant assuré que le changement de nom devrait intervenir dès décembre. Autre modification d'ampleur prévue selon lui, un "changement de statut".

> Objectif n°2: changer l'organisation du parti

Imposer sa patte et imposer son autorité. C'était la deuxième promesse de Nicolas Sarkozy: l'organisation de l'UMP va être remodelée. L'ancien chef d'Etat veut rajeunir le parti et imposer de nouvelles têtes, comme il l'a fait en nommant Gérald Darmanin comme porte-parole de sa campagne.

Il espère créer un vaste parti aux accents gaulliens. Avec l'aide d'Henri Guaino, il veut mettre fin aux différents courants qui se côtoient au sein de l'UMP. Terminés donc le Droite forte de Geoffroy Didier, la Droite sociale de Laurent Wauquiez ou encore La Droite moderne et humaniste de Jean-Pierre Raffarin. La "plupart des corps intermédiaires et des organes entre le chef et les militants" devraient aussi être supprimés, estime Thomas Guénolé. "Il va faire une révolution culturelle à l'UMP", pronostique le politologue.

La nouvelle formation visera 500.000 adhérents d'ici à 2016, date de la primaire à droite pour l'élection présidentielle. Du côté de la direction, Nicolas Sarkozy veut constituer une équipe de dix à quinze personnes. Chacune d'entre elles serait chargée d'une thématique: PME, agriculture, Europe...

> Objectif n°3: rassembler

"Il va falloir rassembler tout le monde", a annoncé Nicolas Sarkozy quelques heures avant l'issue du vote. Cela sera un des chantiers les plus difficiles: faire de l'UMP une famille politique unie. François Fillon est déjà candidat à la primaire en vue de l'élection présidentielle de 2017. Alain Juppé aussi. Xavier Bertrand y pense très fort... A la tête d'un parti qui avait failli exploser lors de la précédente élection à la présidence de l'UMP entre François Fillon et Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy devra réunir toute sa famille politique derrière lui.

"Devant nos déchirements d'hier, il faut courageusement tout remettre à plat pour être capable de nous réinventer. A nous de rassembler, de surmonter les anciens clivages", avait annoncé au début du mois l'ancien président lors d'un meeting.

Mais sa tâche pourrait être compliquée par les couacs de sa campagne. Le 22 novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait laissé ses militants huer Alain Juppé lors d'un meeting qui se déroulait à Bordeaux. L'ancien président s'est également prononcé en faveur de l'abrogation de la loi Taubira, provoquant le trouble parmi certains de ses soutiens, comme Nathalie Kosciusko-Morizet.

La question du mariage pour tous s'annonce comme étant un problème particulièrement épineux. Alain Juppé ou Bruno Le Maire refusent l'abrogation. Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et Hervé Mariton y sont favorables... La tâche s'annonce compliquée.

> Objectif n°4: se préparer pour 2017

Tout ces changements n'ont qu'un seul but: préparer l'UMP (quelque soit son nom) à l'élection présidentielle de 2017. Nicolas Sarkozy espère que la refonte du parti, qu'il entend mener rapidement, lui permettra d'être le candidat naturel de sa formation politique en 2017.

Alain Juppé et François Fillon, les principaux concurrents de l'ancien Président, ne se laisseront pas faire. Ils veulent rapidement obtenir des garanties concernant l'organisation d'une primaire à droite en 2016. Le second a même menacé de se présenter directement au premier tour de l'élection présidentielle, si celle-ci n'était pas organisée. Nicolas Sarkozy, lui, fait le pari qu'à la veille de la présidentielle, son action à la tête du parti l'aura rendu incontournable. 

Maxence Kagni