Baiser de la mort ou non-événement? Les LR divisés après la rencontre Nicolas Sarkozy-Jordan Bardella

Nicolas Sarkozy et Jordan Bardella - Montage. - AFP
Ce rendez-vous laisse indifférent ou agace sérieusement. Les réactions divergent au sein du parti Les Républicains après que son fondateur, Nicolas Sarkozy, a rencontré le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella, ce mardi 1er juillet dans ses bureaux à Paris, une information révélée par Le Parisien puis confirmée par BFMTV.
Certains enragent. "C'est une connerie", a déploré un député LR auprès de RMC, tandis qu'un ancien ministre de la formation gaulliste abondait:
"Nicolas Sarkozy qui reçoit Jordan Bardella, c'est lui donner de la légitimité, et relancer l'hypothèse d'une union des droites. De quoi affaiblir la position des LR."
"C'est du n'importe quoi. Nicolas Sarkozy a passé cinq ans à nous dire de faire l'alliance avec le centre; et maintenant qu'on a quelqu'un qui monte à Beauvau il adoube presque Bardella", peste également un député LR auprès de BFMTV.com.
"La police des apéritifs"
À l'issue de l'entrevue d'environ une heure, un proche de l'ancien président réfute cette idée d'un adoubement de Jordan Bardella. Cette rencontre n'avait "aucun sens politique", "il s'agissait d'un moment humain", "très cordial", lors duquel les deux personnalités ont "parlé de la France", selon lui.
L'entourage du président du RN, qui avait adressé plusieurs clins d'oeil à Nicolas Sarkozy par le passé, a quant à lui évoqué des discussions "courtoises et chaleureuses".
Contactés par BFMTV.com, plusieurs membres de la formation de droite balayent tout malaise. Non, il s'agirait pas d'un "baiser de la mort". "Les gens ont le droit de rencontrer qui ils veulent. J'ai toujours trouvé la police des apéritifs assez vaine", réagit Julien Aubert, vice-président de LR, tout en reconnaissant qu'il est "toujours mieux que Nicolas Sarkozy rencontre des gens de (sa) famille politique".
"La question centrale est la ligne politique du RN"
Si ce rendez-vous intervient au moment même où le ministre de l'Intérieur et nouveau président de LR, Bruno Retailleau, redonne de l'élan à la droite tandis que le RN cherche à le discréditer pour contrer sa montée en puissance, l'entourage de ce dernier relativise.
"C'est un café, pas un soutien. Ce sont vraiment des polémiques débiles. Il y a plus de bruit quand un LR parle avec un RN que quand la gauche fricote avec des soutiens du Hamas ou fait venir des associations dissoutes en France à l'Assemblée nationale", nous dit-on.
Au sein du parti, le secrétaire général adjoint Pierre-Henri Dumont préfère tirer des leçons du point de vue du Rassemblement national et de "ses luttes internes". "La question centrale que pose ce rendez-vous est celle de la ligne politique" du parti d'extrême droite, selon l'ancien député du Pas-de-Calais, qui ajoute: "Jordan Bardella a une tendance union des droites et Marine Le Pen se veut sur une ligne ni droite, ni gauche." Ou comment renvoyer la balle dans le camp de l'adversaire.