Procès de P.Diddy: la star américaine condamnée à plus de quatre ans de prison

Sean Combs "P. Diddy" arrive au Met Gala, le 7 mai 2018, au Metropolitan Museum of Art à New York (États-Unis). (Photo d'illustration) - ANGELA WEISS / AFP
Le verdict est tombé pour P. Diddy. Accusé de violences par des dizaines de femmes, l'ancien rappeur américain a été condamné à quatre ans et deux mois de prison ce vendredi 3 octobre par un tribunal de New York, au terme d'une affaire de violences sexuelles.
Après deux mois de débats, les jurés ont rejeté en juillet les accusations les plus graves de trafic sexuel et d'association de malfaiteurs portées contre Sean Combs, de son vrai nom, lui épargnant l'emprisonnement à perpétuité.
Il risquait néanmoins une peine totale allant jusqu'à 20 ans car il avait été déclaré coupable de deux chefs d'accusation de transport de personnes à des fins de prostitution.
Âgé de 55 ans, il était accusé d'avoir forcé plusieurs femmes, dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie, à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant que lui se masturbait ou filmait. Il lui était aussi reproché d'avoir mis en place un réseau criminel pour organiser ces activités nommées "freak-offs" ou "hotel nights".
"Des infractions graves qui ont causé un tort irréparable"
En 2023, Cassie a porté plainte contre lui au civil pour un viol et l'a accusé d'avoir eu un "comportement violent" et "déviant" durant une décennie. Si l'affaire s'est réglée en 24 heures, "à l'amiable", selon un accord confidentiel, elle a donné lieu à d'autres plaintes, ayant mené à ce procès pénal.
Durant les débats, l'artiste, enceinte, et une compagne de P. Diddy plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de "Jane" ont raconté qu'elles étaient soumises à des menaces liées à leur réputation, leur situation financière et leur intégrité physique.
Les jurés ont visionné des enregistrements des marathons sexuels en question, ainsi que les images de caméras de surveillance d'un hôtel de Los Angeles montrant P. Diddy traînant au sol Cassie et la rouant de coups.
"Ce sont des infractions graves qui ont causé un tort irréparable à deux femmes", et "dont les effets se font encore sentir aujourd'hui", a lancé à P. Diddy le juge Arun Subramanian, qui préside le tribunal de New York qui l'a condamné. "Le tribunal n'a pas la certitude qu'en cas de libération, ces crimes ne seront pas commis à nouveau", lui a-t-il aussi dit, ajoutant une amende de 500.000 dollars à la peine.
Le parquet avait réclamé cette semaine 11 ans de prison ou plus, insistant sur la "gravité" des faits, mais aussi l'absence de "repentir" de P. Diddy, les "traumatismes" subis par les victimes et la "menace" qu'elles disent ressentir de sa part.
Il a demandé pardon pour ses actes avant le verdict
La défense demandait, elle, que la condamnation n'excède pas 14 mois de prison, une durée lui permettant d'être libéré avant 2026 au vu de ses 13 mois déjà passés lors de sa détention provisoire à Brooklyn.
Très offensifs lors de leurs contre-interrogatoires, tentant de discréditer les témoins à charge, les avocats de la défense n'ont pas nié les faits. Ils ont, en revanche, assuré que les "freak-offs" étaient consentis et que leur client avait un style de vie "polyamoureux" qui ne tombe pas sous le coup du droit pénal.
Prenant la parole avant lui, le rappeur, Sean Combs de son vrai nom, a de nouveau présenté ses excuses à ses deux principales victimes, qualifiant son comportement de "répugnant, honteux et maladif". "J'étais malade. Malade à cause de la drogue, j'étais hors de contrôle".
Avant le prononcé du jugement, celui qui a eu une triple carrière de producteur, rappeur et homme d'affaires a de nouveau demandé pardon pour ses actes. La veille, dans un courrier au juge, il s'était dit "brisé" par ce qu'il a fait, après s'être "perdu dans la drogue et l'excès".
La défense n'a pas caché, par ailleurs, chercher à obtenir une grâce présidentielle de la part de Donald Trump. Une demande qui a peu de chances d'aboutir, le président ayant rejeté l'idée lors d'une interview début août, parlant de quelqu'un de "très malveillant".