"Rien de critiquable": Marine Le Pen réagit à la rencontre entre Jordan Bardella et Nicolas Sarkozy

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2025 - JULIEN DE ROSA / AFP
Contrairement à Jordan Bardella, Marine Le Pen n'a pas prévu de rencontrer Nicolas Sarkozy, mais la leader du Rassemblement national refuse ce jeudi 3 juillet de blâmer son dauphin, au surlendemain de son entrevue avec l'ex-président de la République.
"Que Jordan Bardella, qui est le président du premier parti de France, rencontre un ancien président de la République n’a rien de critiquable ou de condamnable", estime-t-elle sur RTL, avant d'assurer:
"Si j’avais été conviée à voir Nicolas Sarkozy j’y serais allée parce que je réponds toujours positivement aux invitations de mes adversaires politiques."
"Il n'est plus en politique"
Circulez, il n'y a rien à voir? Aux yeux de la cheffe des députés du RN, ce rendez-vous ne serait que symbolique. Elle limite Nicolas Sarkozy à son statut d'ancien chef de l'État: "Il n'est plus en politique, il ne fait plus de politique".
Au sein de LR, où les réactions oscillent entre embarras et indifférence, certains font une autre analyse, à l'image du secrétaire général adjoint du parti, Pierre-Henri Dumont. Pour lui, une telle rencontre reflète les "luttes internes" du RN et deux lignes stratégiques qui cohabitent au sein du parti d'extrême droite.
Le tout, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, à laquelle Jordan Bardella pourrait participer si la condamnation de Marine Le Pen en première instance à une peine d'inéligibilité pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaire du Front national, venait à se confirmer.
"Jordan Bardella a une tendance union des droites et Marine Le Pen se veut sur une ligne ni droite, ni gauche", analyse-t-il.
Force est de constater que la cheffe des députés du RN n'adresse pas à Nicolas Sarkozy les mêmes égards que Jordan Bardella. Ce dernier évoque notamment dans son livre, Ce que je cherche la campagne victorieuse de son aîné en 2007, dans laquelle il voit une source d'inspiration.
Surtout, le député européen a récemment pris la défense de Nicolas Sarkozy lors de son exclusion de la Légion d'honneur en juin, après sa condamnation définitive dans le cadre des écoutes. Il avait alors dénoncé sur RTL "une volonté d'humilier" qui le "choquait".
Interrogé sur ce sujet, Marine Le Pen n'adopte pas le même ton que Jordan Bardella, déclarant: "Cela ne m’intéresse pas. Ce qui est sûr, c'est que Nicolas Sarkozy a été président de la République. À ce titre, il a la Légion d’honneur, au titre du mandat qui a été le sien et qui lui a été donné par les Français. Et par conséquent, on ne peut pas lui retirer d’avoir été président de la République."