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Rassemblement national

Sarkozy exclu de la Légion d'honneur: Jordan Bardella dénonce une "volonté d'humilier" l'ancien président

Le président du parti d'extrême droite Rassemblement national et député européen Jordan Bardella le 30 avril 2025 à Paris.

Le président du parti d'extrême droite Rassemblement national et député européen Jordan Bardella le 30 avril 2025 à Paris. - Bertrand GUAY

Le responsable d'extrême droite déplore que l'ancien président soit exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation définitive dans l'affaire des écoutes. Cette décision le "choque".

Jordan Bardella vole au secours de Nicolas Sarkozy. Le président du Rassemblement national s'élève ce lundi 16 juin contre l'exclusion de l'ex-chef de l'État de la Légion d'honneur. Une sanction actée la veille dans un arrêté publié au Journal officiel, en conséquence de la condamnation définitive de ce dernier à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes.

"Cette décision me choque. J’ai beaucoup de désaccords avec Nicolas Sarkozy qui a de son côté combattu à plusieurs reprises et pendant plusieurs années le Rassemblement national. Mais Nicolas Sarkozy a été président de la République et j’ai le sentiment comme beaucoup de Français qu’il y a par là une volonté [de l']humilier", déclare Jordan Bardella sur RTL.

"On peut combattre juridiquement, politiquement, quelqu’un mais je crois qu’il ne faut pas oublier non plus les services qui ont pu être rendus", considère-t-il.

Le retrait "est de droit"

En décembre dernier, la condamnation de Nicolas Sarkozy a été rendue définitive dans l'affaire des écoutes par le rejet d'un pourvoi par la Cour de cassation. Dans ce dossier, l'ex-chef de l'État a été reconnu coupable d'avoir, en 2014, tenté de corrompre un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans l'espoir d'obtenir des informations confidentielles et avec l'aide de son avocat Me Thierry Herzog.

Or, l'exclusion de la Légion d'honneur est automatique lorsqu'un de ses titulaires est définitivement condamné pour un crime ou écope d'une peine d'emprisonnement égale ou supérieure à un an ferme. Le retrait est "de droit", avait souligné en mars le Grand chancelier de la Légion d'honneur, le général François Lecointre, qui a signé l'arrêté privant Nicolas Sarkozy des deux titres dont il était grand-croix, grade le plus élevé.

Nicolas Sarkozy a "pris acte" dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelé que la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat dans une déclaration transmise à l'AFP.

Également exclu de l'Ordre du mérite, Nicolas Sarkozy est le deuxième chef de l'État français privé de la Légion d'honneur après le maréchal Pétain, à qui elle avait été retirée après sa condamnation en août 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

Baptiste Farge avec AFP