Gaza: la France dénonce la "campagne destructrice" menée par Israël "qui n'a plus de logique militaire"

Jean-Noël Barrot à l'Élysée le 5 mai 2025 - LUDOVIC MARIN / AFP
À travers son ministère des Affaires étrangères, la France a dénoncé ce mardi 16 septembre dans un communiqué une "campagne destructrice, qui n'a plus de logique militaire" après l'intensification des attaques de Tsahal sur Gaza-ville.
Soulignant le "contexte humanitaire et sanitaire d'une gravité extrême marqué la famine, l'absence d'accès aux biens de première nécessité et aux soins d'urgence", Paris a de nouveau appelé Israël à "lever immédiatement toutes les restrictions imposées à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza", et à "reprendre au plus vite les négociations en vue d'un cessez-le-feu et de la libération de tous les otages".
"La France condamne avec fermeté l’extension et l’intensification de l’offensive israélienne au centre de la ville de Gaza, où plus de 600.000 civils seraient encore présents et qui ont induit le déplacement forcé de plus de 300 000 personnes", ajoute la France.
Contexte humanitaire "d’une gravité extrême"
Le message précisé que l'intensification de cette opération "s’inscrit également dans un contexte humanitaire et sanitaire d’une gravité extrême, marqué par la famine et l’absence d’accès aux biens de première nécessité et aux soins d’urgence".
La France réitère également la levée des restrictions imposées à l’entrée l’aide humanitaire à Gaza afin de permettre l'entrée de l'aide humanitaire.
La même journée, et pour la première fois, une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.
"Un génocide se produit à Gaza"
La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré sa présidente, Navi Pillay.
C'est la première fois qu'une commission d'enquête mandatée par l'ONU accuse Israël de "génocide". Selon Navi Pillay, le rapport devrait "inciter les hauts dirigeants de l'ONU" à en faire autant.
Après la publication du rapport, le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a indiqué voir des "preuves grandissantes" d'un "génocide" à Gaza.
De son côté, Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger" et appelle à la "dissolution immédiate" de cette commission mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Chris Sidoti, l'un des trois commissaires, a balayé en conférence de presse les réponses israéliennes, affirmant qu'elles semblaient sorties de "ChatGPT" : "Ils disent toujours la même chose" et n'apportent "jamais de preuves".
Selon la commission, les autorités et forces de sécurité israéliennes ont commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 sur le génocide.