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Contrairement à la France qui a perdu son AA, les agences de notation récompensent l'Espagne et le Portugal pour leur croissance et leur gestion des finances publiques

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Alors que Fitch a dégradé vendredi la note de la France, l'agence américaine a dans le même temps relevé celle du Portugal dont la dette ne cesse de refluer. De son côté, S&P Global Ratings a récompensé l'Espagne pour sa croissance dynamique.

La France sanctionnée. L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi soir la note souveraine de l'Hexagone, de AA- à A+, en raison de l'instabilité politique persistante et des incertitudes budgétaires qui contrarient l'assainissement de ses comptes publics très dégradés.

Dans le même temps, l'Espagne et le Portugal ont eux été récompensés. L'Espagne d'abord a vu sa note relevé d'un cran par S&P Global Ratings de "A" à "A+", décision notamment justifiée par la forte croissance que connaît le pays. Sa note, au plus fort de la crise économique qu'elle a traversée au tournant des années 2010, était tombée au bord de la catégorie spéculative. Depuis 2013, S&P l'a fait passer de BBB- à A+, soit cinq crans de mieux. Elle a assorti vendredi la nouvelle note d'une perspective stable.

Une croissance espagnole dynamique

Pour l'agence, les réformes structurelles adoptées par l'Espagne, ainsi que la vitalité de sa demande intérieure et un regain d'investissements expliquent son dynamisme économique, caractérisé par une croissance que S&P projette à 2,6% sur 2025, selon un communiqué.

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) espagnol a progressé de 0,7% par rapport aux trois mois précédents, et de 2,8% sur un an, soit le double du rythme de la zone euro (1,4%). S&P Global Ratings a aussi pris en compte "une décennie de désendettement du secteur privé", marquée notamment par l'assainissement de l'immobilier, pris dans une bulle spéculative à la fin des années 2000.

Par ailleurs, le faible niveau des échanges avec les Etats-Unis est aussi un facteur favorable, selon l'agence, dans le contexte des nouveaux droits de douane imposés par le gouvernement Trump. La perspective stable est justifiée par le niveau d'endettement toujours élevé de l'Espagne (101,8% du PIB fin 2024), et un risque de dérapage des dépenses publiques, qui contrebalancent les éléments justifiant, selon S&P, la réévaluation de la note.

Fitch dégrade la note de la dette française – 12/09
Fitch dégrade la note de la dette française – 12/09
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Le Portugal récompensé par Fitch pour le redressement de ses finances publiques

Le Portugal de son côté a vu sa note remonter par Fitch de "A-" à "A" avec une perspective stable. L'agence salue la réduction de la dette publique, passée de 134,1% du PIB en 2020 à 96,4% début 2025, "soit l'une des baisses les plus importantes parmi les États notés par Fitch". Le pays devrait par ailleurs afficher un excédent budgétaire de 0,1% cette année. Dans le privé, "le désendettement persiste depuis 2013" avec un "ratio dette/PIB des entreprises non financières tombé à 105,7% au 2e trimestre 2025, contre 141,6% au 1er trimestre 2021", poursuit l'agence.

Enfin, la croissance portugaise reste solide et devrait s'élever à 1,8% cette année, tirée par "la hausse des revenus réels, un marché du travail robuste et des investissements publics soutenus (...)". Fitch prévoit en outre "une accélération de la croissance à 2,2% en 2026 grâce à une consommation résiliente, des baisses d'impôts et une mise en œuvre plus rapide du PRR (Plan de Relance et de Résilience), tandis que la baisse des taux d'intérêt et l'atténuation des incertitudes soutiennent l'investissement privé".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco