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Liens avec l'extrême droite, pas de vérification... Pourquoi la pétition de Philippe de Villiers sur l'immigration est incomparable avec celle sur la loi Duplomb

L'homme politique et écrivain français Philippe de Villiers prononce un discours lors de sa participation à la "Marche pour la vie", une manifestation contre l'avortement, à Paris, le 19 janvier 2025.

L'homme politique et écrivain français Philippe de Villiers prononce un discours lors de sa participation à la "Marche pour la vie", une manifestation contre l'avortement, à Paris, le 19 janvier 2025. - SERGE TENANI / Hans Lucas

Lancée par Philippe de Villiers, une pétition réclamant un référendum sur l'immigration a recueilli plus d'un million de signatures, dix jours après son lancement.

Y a-t-il "une différence de traitement" entre la pétition contre la loi Duplomb et celle réclamant un référendum sur l'immigration, comme l'affirme l'animateur de CNews Pascal Praud?

Celle en faveur de l'abrogation de la loi Duplomb a recueilli plus de 2,1 millions de signatures. De son côté, la pétition "exigeant un référendum sur l'immigration", à l'initiative de Philippe de Villiers, compte 1,1 million de signatures, dix jours après son lancement. Parmi les signataires figure Laurent Wauquiez, chef de file des députés Les Républicains. Son entourage précise auprès de BFMTV que cette idée de référendum sur l'immigration "est une revendication ancienne et cohérente avec sa ligne".

Des liens étroits entre la pétition et l'extrême droite

Mais, des éléments diffèrent entre les deux pétitions, rendant difficile une comparaison entre elles. La signature de celle en faveur d'une consultation des Français sur l'immigration n’implique pas de vérification, même par un simple mail. Il est donc possible de la signer une infinité de fois de façon automatisée. Raison pour laquelle il est impossible d'affirmer qu'un million de personnes ont réellement signé le document.

À l'inverse, celle sur la loi Duplomb est basée sur France Connect et mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale. Dans ce cas, aucune manipulation n’était possible et chaque personne ne pouvait pas la signer plus d'une fois.

Autre différence, la première version de la pétition lancée de Philippe de Villiers imposait d’inscrire un mail, ensuite intégré à la base de sympathisants de l'ancien eurodéputé souverainiste. Les liens entre cette pétition et l'extrême droite ne s'arrêtent pas là. Il est désormais proposé de s’inscrire aux offres du JDD, et le site de la pétition est basé au 2 rue des Cévennes à Paris, soit l'adresse du journal hebdomadaire et d'Europe 1, propriétés de Vincent Bolloré.

La pétition à l'initiative de Philippe de Villiers prévient d'un "changement de civilisation", estimant que "si nous ne faisons rien, c'est la fin de la France". Pour l'ancien eurodéputé, "il n’existe qu’une issue: rendre la parole au peuple" face à "une classe politique qui ne fera rien pour enrayer cette mécanique infernale de l'effacement national".

Raphael Grably, Lola Baille avec Matthieu Heyman