Nicolas Sarkozy dévoile à Paris sa vision pour l'UMP

Nicolas Sarkozy - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN - AFP
Nicolas Sarkozy va enfin lever le voile sur ses ambitions pour l’UMP. Vendredi soir dans la salle de l'Equinoxe, à Paris, l’ancien président de la République devrait tracer "une nouvelle trajectoire" pour sa famille politique. Objectif? Redonner du souffle dès le début de l’année 2015 à un parti déchiré par les luttes intestines et les scandales financiers (dont l'affaire Bygmalion), deux situations que Nicolas Sarkozy a suivies de près, malgré son tout relatif retrait de la vie politique, depuis sa défaite à la présidentielle de 2012.
Rien de décidé pour le nouveau nom
Le candidat à la présidence de l’UMP, dont le sort sera tranché fin novembre, veut créer une vaste formation politique aux accents gaulliens. En maître d’œuvre, Nicolas Sarkozy s'est adjoint les services de son ancienne plume, Henri Guaino. Son ambition est de mettre un terme aux différents courants qui se côtoient au sein du parti: de la "Droite Forte", proche de Nicolas Sarkozy, à la "Droite Sociale" de Laurent Wauquiez, en passant par celle "moderne et humaniste" de Jean-Pierre Raffarin.
Selon des proches, qui évoquent une "nouvelle culture à l'UMP", Nicolas Sarkozy entend opérer "trois changements importants: le nom du parti, son organisation, son nouveau rapport à la démocratie militante". Le chiffre de 500.000 adhérents, à l’heure de la primaire qui doit désigner le candidat UMP à la présidentielle, est aussi avancé, quand on assure dans les rangs sarkozystes que sur le nouveau nom, rien n’est encore tranché.
Côté organisation, Nicolas Sarkozy veut constituer une équipe de dix à quinze personnes, chacune étant responsable d'une thématique particulière: économie, école, Europe, ruralité, PME, agriculture, pour contrer l'action du gouvernement en place.
Des idées qui ne font pas l'unanimité
Mais ces projets ne font pas forcément l’unanimité parmi les élus UMP. Notamment chez Bruno Le Maire, lui aussi candidat à la présidence du parti. "Tout détruire ? s’est-il interrogé à Paris lors d’un meeting la semaine passée. Mais quelle folie!" Le camp de l’ancien ministre souligne notamment que les statuts actuels du parti permettent déjà de profonds changements. "Ce parti gagne des élections, des élus gagnent sous l’étiquette UMP, rappelle de son côté le député Franck Riester. Surtout, nous n’avons pas le temps car il nous fait nous concentrer sur l’essentiel: le projet".
"Je ne veux plus de querelles de personnes", martèle inlassablement Nicolas Sarkozy lors de ses meetings, insistant sur tout le bien qu’il souhaite à son camp. Pourtant, ce vendredi soir à Paris, devant plus d’un millier de militants acquis à sa cause, il pourrait lui être utile de répondre sur le livre qui tranche avec cette volonté de rassembler l’UMP, ou quel que soit son futur nom. Dans un essai intitulé Ça reste entre nous, hein? , deux journalistes rapportent un florilège de propos prononcés par l'ancien chef de l’Etat. L’UMP? "Tous des cons". Fillon? "Un loser". Juppé? "Je l’aime. Il me fait passer pour jeune". Quant à Bruno Le Maire ou Xavier Bertrand, ils récoltent aussi leur part de phrases assassines.
Dans les rangs de l’opposition, nombreux sont ceux qui voient dans ce nouvel UMP une manière de prendre le dessus sur ses rivaux potentiels - Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand - en vue de 2017 et de lancer sa quête de l’Elysée.
Ruth Elkrief sera en direct du meeting parisien de Nicolas Sarkozy, ce vendredi dès 18 heures sur BFMTV, avec ses invités, en particulier Nathalie Kosciusko-Morizet et Brice Hortefeux.