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Nicolas Sarkozy ne veut pas que la majorité soit "otage" de François Bayrou

Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2016 à Paris

Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2016 à Paris - Philippe Lopez - AFP

Nicolas Sarkozy a estimé ce mercredi que l'alliance scellée entre son rival à la primaire de la droite Alain Juppé et François Bayrou était une erreur. Évoquant un nouveau "Fessenheim" et une majorité prise en "otage" par le centriste.

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a évoqué lors d'un entretien ce mercredi matin sur France info la récente attaque de François Bayrou à son égard. Le président du Modem a dénoncé sa "brutalité" et sa "violence" et l'a accusé d'avoir fait "flamber la division" pour "gagner des voix". Nicolas Sarkozy a assuré quant à lui n'avoir "pas de problème personnel" avec François Bayrou mais "un problème stratégique".

"Il a refusé de voter la réforme des retraites, (…) il a voté la motion de censure contre François Fillon (…). En 2012, il a voté avec enthousiasme pour François Hollande. Son projet est aux antipodes des idées que je porte. Il veut une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu, il veut l'augmenter. Il est contre l'interdiction du voile. Il veut le droit de vote pour les étrangers. Il ne veut pas la suppression du regroupement familial."

"Quel sera le Fessenheim d'Alain Juppé?"

Après un lapsus sur le nom de son Premier ministre -Nicolas Sarkozy a fait entendre "François Bayrou" au lieu de François Baroin- le candidat de la primaire de la droite a rappelé ce qui l'opposait au centriste. Nicolas Sarkozy a expliqué qu'il ne voulait pas que la "future majorité" d'alternance issue des urnes en 2017 "soit otage de François Bayrou", qui soutient Alain Juppé.

"Quel sera le Fessenheim d'Alain Juppé s'il fait cet accord avec monsieur Bayrou?" a-t-il lancé, en référence à l'accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts sur la décision de fermer la centrale nucléaire alsacienne prise lors de la campagne présidentielle de 2012.

"Des désaccords" avec Valérie Pécresse 

Durant l'entretien, l'ancien chef de l'État a également évoqué le soutien de Valérie Pécresse, son ancienne ministre et actuelle présidente de la région Île-de-France, à Alain Juppé, le maire de Bordeaux.

"Elle a le droit, on est quand même libre, je ne vais pas faire de procès à qui que ce soit parce qu'il fait un choix. Valérie Pécresse avait choisi François Fillon, elle a choisi de laisser François Fillon, ce qui pour lui n'est certainement pas sympathique, pour choisir Alain Juppé. C'est son droit, je n'ai pas de commentaire à faire"

Nicolas Sarkozy a ajouté: "Nous avons apparemment des désaccords. Elle est pour l'augmentation de la TVA, je suis absolument contre. Elle est pour un groupe parlementaire pour monsieur Bayrou, je suis contre parce que je crois à la nécessité d'une alternance franche."

"Je ne veux en aucun cas de madame Le Pen"

L'ancien patron des Républicains est également revenu sur son interview donnée quelques jours plus tôt sur RMC et BFMTV. Nicolas Sarkozy avait assuré qu'en cas de duel entre François Hollande et Marine Le Pen, il voterait pour le candidat socialiste. "J'ai dit que je ne veux en aucun cas de madame Le Pen."

Interrogé quant à certains de ses militants qui préféreraient dans une telle situation donner leur voix pour le Front national, le candidat de la primaire de la droite a répondu qu'ils en ont "le droit".

"On voit bien que je suis la barrière, le choix qui doit sortir de la primaire pour que tous ces gens n'aillent pas grossir les rangs du FN, il vaut mieux que ce soit moi." 

François Hollande au second tour: "aucune chance" 

Il a toutefois nuancé son propos quant à la perspective d'une telle configuration au second tour.

"Je suis contre le front républicain, parce que la confusion ça fait les affaires du FN. Je suis pour une droite qui assume ses convictions, une gauche qui assume ses convictions. Je pense que la démocratie c'est la confrontation. (…) Je suis donc pour le ni-ni."

Et a précisé que de toute façon, "ce cas de figure n'a aucune chance de se présenter parce que cela voudrait dire que monsieur 4% passerait devant la droite républicaine".

Céline Hussonnois-Alaya