"Les rats quittent le navire": Éric Dupond-Moretti charge Gabriel Attal et Édouard Philippe

La macronie originelle se déchire. Invité de BFMTV ce jeudi 9 octobre, Éric Dupond-Moretti a chargé les "quelques rats qui quittent le navire" en visant notamment Gabriel Attal, Édouard Philippe et Christian Estrosi, tous les trois un temps proche d'Emmanuel Macron.
"C'est le lot de tous les présidents de la République qui ne peuvent pas se représenter et qui sont en fin de règne", a estimé Éric Dupond-Moretti, en s'en prenant à ceux qui ont "adoré le roi, surtout quand il vous a fait".
Pluie d'attaques et de reproches
"Gabriel Attal c'est la construction d'Emmanuel Macron et sans lui, il n'est rien", a déclaré l'ancien ministre de la Justice. Ce lundi, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal avait affirmé qu'il "ne (comprenait) plus les décisions du président de la République".
Éric Dupond-Moretti a également fustigé la demande surprise d'Édouard Philippe au chef de l'État d'appeler à sa démission afin d'organiser une "présidentielle anticipée" après l'adoption d'un budget pour 2026.
"Je suis si sidéré que quelqu'un qui envisage d'être président de la République grève par anticipation la fonction à laquelle il aspire", a déploré Éric Dupond-Moretti, alors qu'Édouard Philippe est actuellement le seul candidat déclaré à l'Élysée au sein de la coalition qui soutient Emmanuel Macron depuis 2017.
Pour Éric Dupond-Moretti, la proposition du maire du Havre est "incompréhensible" et "contraire à toutes nos institutions". "Édouard Philippe dit que (l'élection présidentielle, NDLR) sera un quinquennat à géométrie variable au gré de l'opinion publique, ça ne va pas bien", a dénoncé l'ancien ministre.
Celui qui a été Garde des Sceaux de 2020 à 2024 s'est également attaqué au maire de Nice Christian Estrosi en le qualifiant de "pire courtisan (qu'il n'ait) jamais rencontré". En tant que numéro 2 du parti Horizons, Christian Estrosi a également plaidé pour la tenue d'une présidentielle anticipée.
"Je pense qu'il faut aller vers la gauche"
De son côté, Éric Dupond-Moretti n'a pas perdu la foi. Il a assuré avoir cru et toujours croire au macronisme. Il s'est, en outre, dit en total désaccord avec l'idée qu'Emmanuel Macron serait le principal responsable du blocage actuel.
Le ministre a toutefois plaidé pour la nomination d'un Premier ministre, et donc d'un gouvernement, de gauche. "Je pense qu'il faut aller vers la gauche, ça permettra de voir que le président de la République n'est pas responsable de tout", a-t-il déclaré sur le plateau de BFMTV, dénonçant notamment "la pantalonnade chez LR".
"À droite, on a essayé, on a essayé au centre", a-t-il ajouté. Concernant les autres formations, l'avocat de 64 ans n'est pas tendre non plus. Il a jugé que la seule boussole du Rassemblement national était l'agenda judiciaire de Marine Le Pen et que, de l'autre côté, que Jean-Luc Mélenchon était "la chienlit absolue".