"Ne fragilisons pas la fonction présidentielle": Élisabeth Borne répond aux critiques d'Édouard Philippe et Gabriel Attal

Si sa relation avec Emmanuel Macron fut, pour le moins, difficile, du temps où elle était Première ministre, Élisabeth Borne refuse ce mercredi 9 octobre sur BFMTV-RMC d'enfoncer Emmanuel Macron, lâché par une partie de son camp.
En ce sens, la ministre démissionnaire de l'Éducation nationale s'oppose aux sorties faites plus tôt dans la semaine par deux autres ex-occupants de Matignon: Gabriel Attal et Édouard Philippe.
"Surenchère"
"Je pense que personne ne devrait fragiliser la fonction du président de la République, a fortiori dans la situation internationale que l’on connaît aujourd’hui", défend-elle.
Avant de s'en prendre "à une surenchère où chacun donne l’impression de faire passer ses intérêts personnels, partisans, avant l’intérêt du pays".
Et de conclure: "pour notre pays, pour son avenir, ne fragilisons pas nos institutions, ne fragilisons pas la fonction présidentielle."
Des "intérêts personnels"? Gabriel Attal et Édouard Philippe ont un autre point commun que leurs anciennes fonctions de Premier ministre: ils regardent vers la prochaine élection présidentielle. Le second s'est même déjà déclaré candidat.
En marge du fiasco de ce début de semaine - un Sébastien Lecornu contraint de démissionner de ses fonctions de Premier ministre quelques heures après avoir formé la première partie de son gouvernement avec Emmanuel Macron - les deux hommes ont clairement fragilisé le président, déjà très affaibli depuis la dissolution du 9 juin 2024.
"Trouver une voie de passage"
D'abord, le patron de Renaissance, Gabriel Attal, a dit "ne plus comprendre les décisions du président de la République", l'invitant à changer de "méthode" et actant une rupture déjà amorcée depuis des mois. Puis, le lendemain, son homologue d'Horizons est allé plus loin, réclamant une élection présidentielle anticipée après l'adoption du budget.
Pas du goût d'Élisabeth Borne, qui s'est cependant autorisée une prise de position, remarquée elle aussi, sans que l'on sache si elle avait reçu l'aval de l'Élysée ou Matignon. Celle d'ouvrir la porte ce mardi soir à une suspension de la très contestée réforme des retraites de 2023, qu'elle avait pourtant portée comme Première ministre, lors d'une interview au Parisien.
Une décision assumée par Élisabeth Borne qui considère que "chacun doit mettre toute son énergie pour trouver une voie de passage" dans la situation actuelle.