Crise politique: Gabriel Attal "ne comprend plus les décisions" d'Emmanuel Macron

Le secrétaire général du parti Renaissance, Gabriel Attal, après sa rencontre avec le Premier ministre François Bayrou à l'hôtel de Matignon, le 2 septembre 2025, à Paris - Thomas SAMSON
Gabriel Attal, ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron et président du parti présidentiel Renaissance, a déclaré ce lundi 6 octobre que "comme beaucoup de Français" il "ne comprend plus les décisions" du président de la République, qui "donnent le sentiment d'une forme d'acharnement à vouloir garder la main".
"Le président a essayé trois fois la même chose depuis un an. Je pense qu'on peut essayer autre chose", a également estimé Gabriel Attal, invité du JT de TF1, en référence aux gouvernements successifs depuis la dissolution de 2024.
Le président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale appelle ainsi à "partager le pouvoir" dans le gouvernement via un "changement de méthode".
"Les partis politiques doivent accepter avec un négociateur indépendant d'avoir des discussions sincères", lance-t-il réitérant sa proposition énoncée après la chute de François Bayrou.
Négociations de la dernière chance
Emmanuel Macron a donné à Sébastien Lecornu, Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, 48 heures pour des négociations de la dernière chance, laissant planer la menace de dissolution en cas d'échec.
Ce dernier débutera ses nouvelles tractations dès mardi à 9 heures en recevant les dirigeants du "socle commun", la fragile coalition entre le camp présidentiel et le parti de droite Les Républicains dont les signes d'implosion l'ont poussé à démissionner lundi matin. Les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat seront aussi présents.
Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de juin 2024, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre, s'est rendu aux premières heures à l'Élysée pour remettre sa démission, quatorze heures seulement après avoir formé son gouvernement.
"Les conditions n'étaient plus remplies" pour rester, a-t-il déclaré un peu plus tard depuis Matignon, regrettant "les appétits partisans" ayant conduit à sa démission. Une allusion claire au patron de LR Bruno Retailleau qui dimanche soir a précipité sa chute quelques heures après avoir accepté de rester au gouvernement.
Le président de la République était dès lors au pied du mur, avec peu de cartes dans sa main. Hormis cette mission de la dernière chance confiée à son fidèle soutien, Emmanuel Macron peut dissoudre une Assemblée figée en trois blocs comme le demande le RN, démissionner comme le voudrait LFI ou nommer un Premier ministre de gauche comme l'ont de nouveau réclamé écologistes et socialistes.