"C'est la seule voie pour sortir de la crise actuelle": Elisabeth Borne insiste sur son idée de suspension de la réforme des retraites sur l'âge de départ

Une suspension, pas une abrogation. La ministre démissionnaire de l'Éducation nationale Elisabeth Borne a réitéré ses propos au sujet de la réforme des retraites et prône le dialogue pour envisager une sortie de crise.
"Chacun doit mettre toute son énergie pour trouver un point de passage et si c'est la seule voie pour sortir de la crise actuelle (…) alors je pense que ça vaut la peine de poser cette question", a déclaré sur le plateau de BFM TV celle qui avait pourtant utilisé l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites en mars 2023.
Elisabeth Borne précise toutefois que "quand on parle de suspension, on ne remet pas tout en cause" et elle ne parle pas d'abrogation de la réforme des retraites mais bien de suspension.
Quelques instants plus tôt, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon avait également déclaré sur le plateau de BFM Business que "l'un des points clés (de la sortie de crise) c'est la question de la suspension de la réforme des retraites".
Pour Elisabeth Borne, "il faut examiner les modalités et les conséquences concrètes d'une suspension de la réforme jusqu'au débat qui interviendra de toute façon lors de la prochaine élection présidentielle. On ne peut pas se permettre de rester dans une impasse".
La ministre démissionnaire a réitéré la nécessité d'une réforme, mais temporise sur la question du calendrier, la priorité étant, selon elle, de trouver une sortie à la crise politique actuelle.
"Toute réforme des retraites est un sujet épidermique. (…) Ce sera un débat de l'élection présidentielle."
Elle se dit par ailleurs favorable à un gel de l'âge de départ à la retraite "d'ici 2027".
Une position qui est loin d'être partagée par les membres du gouvernement démissionnaire, à commencer par celle de Bruno Retailleau.
Selon les informations de BFM TV, le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau a déclaré devant plus de 150 membres des Républicains au cours d'une visioconférence, qu'à titre personnel, il refusera de participer à un gouvernement qui suspendrait la réforme des retraites.