"À la fin, ça va peser sur le pouvoir d'achat": pour le Medef, il ne "faut pas toucher" à la réforme des retraites

Le patron du Medef Patrick Martin donne un discours, à Paris, le 28 juillet 2025 - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
Le Medef s'oppose à la suspension de la réforme des retraites réclamée par le Parti socialiste. "Nous sommes très réticents à ce que cette réforme soit suspendue", a déclaré Patrick Martin, son chef de file, sur France Inter, ce jeudi 9 octobre.
"Si on achète de la stabilité au prix d'un alourdissement considérable de l'endettement du pays et de la remise en cause de la croissance et du pouvoir d'achat, je dis 'non'. Il ne faut pas toucher à cette réforme, qui n'a pas été demandée par le patronat, mais qui est juste", a insisté Patrick Martin, alors que la suspension de cette réforme a été proposée par Élisabeth Borne, ministre démissionnaire, pour répondre aux attentes du PS.
"Les chefs d'entreprises voient très bien que si cette réforme est suspendue, cela pèsera encore sur le niveau d'activité, sur les conditions d'emprunt et à la fin - il ne faut pas se raconter d'histoire - ça va peser sur le pouvoir d'achat", estime le patron du Medef, qui "appelle toutes les formations politiques à la raison".
"Il faut quand même que les Français (...) soient conscients qu'à un moment ou un autre, et ça peut arriver très vite, ils le paieront, ils le paieront pour commencer par le pouvoir d'achat", a-t-il insisté.
"Blessure démocratique"
Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a assuré ce mercredi soir sur France 2 que la suspension de la réforme des retraites, demandée par une grande partie de la gauche, coûterait "pas moins de trois milliards d'euros" en 2027.
Sébastien Lecornu a toutefois indiqué qu'il faudrait "trouver un trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites". "Ce débat s’invitera à l’élection présidentielle".
"On ne peut pas être dans un déni démographique. (...) Mais il faut quand même être sourd pour ne pas entendre qu’il y a des Françaises et des Français qui disent 'il y a une blessure démocratique'", a ajouté le Premier ministre démissionnaire.