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Le PS n'a "aucune assurance sur la réalité de la suspension" de la réforme des retraites après sa rencontre avec Sébastien Lecornu

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Le Premier ministre démissionnaire mène ce mercredi 8 octobre des dernières discussions, notamment avec les formations de gauche reçues à Matignon. Le Parti socialiste a rappelé son refus de participer à un gouvernement commun avec le bloc central.

Pour l'heure, rien ne change. À l'issue d'une nouvelle rencontre avec le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu ce mercredi 8 octobre, Olivier Faure a indiqué n'avoir reçu "aucune assurance sur la réalité" de la suspension de la réforme des retraites.

"Elle a été évoquée par la seule ministre de l'Éducation Élisabeth Borne, auteure de cette réforme, mais à ce stade, personne ne nous garantit que ça serait le cas", a expliqué le Premier secrétaire du Parti socialiste.

La ministre démissionnaire Élisabeth Borne s'est dite ce mardi, dans un entretien accordé au Parisien, ouverte à une "suspension" de la très impopulaire réforme des retraites qu'elle avait fait adopter, sans vote, en 2023. De leur côté, les équipes du ministère des Finances ont mis en garde contre une suspension qui coûterait 500 millions d'euros en 2026 et trois milliards d'euros en 2027.

"Qu'un écran de fumée"?

À sa sortie de Matignon, Olivier Faure a expliqué avoir également demandé à Sébastien Lecornu que cette suspension "ne soit pas simplement un gel de l'âge légal mais aussi de l'accélération sur la durée de cotisation".

"Cette histoire peut être un leurre complet si ces précisions n'étaient pas apportées par le Premier ministre et surtout le président de la République.

Le socialiste a néanmoins souligné que, selon lui, Sébastien Lecornu "a bien compris (qu'ils) ne seraient pas prêts à accepter n'importe quel type de suspension" de la réforme des retraites.

Il craint toutefois "une forme de mascarade" et refuse que l'hypothèse d'une suspension ou une réévaluation de la réforme ne soit "qu'un écran de fumée". La meilleure garantie pour éviter cela selon lui? "Que la gauche et les écologistes soient appelés au pouvoir et que nous ayons enfin l'assurance qu'il y ait un changement de cap".

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Journée de la dernière chance

Avant sa réunion avec Sébastien Lecornu, Olivier Faure avait déjà affirmé se rendre à Matignon pour "vérifier cette histoire" de potentielle suspension de la réforme des retraites. "Je veux savoir si cette victoire est réelle ou pas", avait-il déclaré, estimant que cela serait "une formidable avancée". Les propos d'Élisabeth Borne ont également été qualifiés de "signal positif", par exemple par la CFDT.

En outre, le patron du PS a rappelé qu'un gouvernement commun avec la macronie était "inimaginable". "Le projet de budget présenté aujourd'hui est un projet qui ne peut pas être le nôtre", a-t-il notamment affirmé devant l'hôtel de Matignon.

"On souhaite un déblocage de la situation", a assuré Olivier Faure, ayant déjà fermé la porte plus tôt ce mercredi à "un gouvernement qui mélangerait des gens de gauche et de droite".

Le Premier ministre démissionnaire mène ce mercredi les dernières discussions de ses "ultimes négociations" demandées par Emmanuel Macron. Après le PS, il doit recevoir les cadres des Écologistes puis ceux du Parti communiste. À l'issue de cette journée de la dernière chance, l'ancien ministre des Armées rendra compte de ses conclusions au chef de l'État, qui l'avait chargé de chercher à aboutir à une "plateforme d'action" pour la "stabilité du pays". En cas d'échec, le chef de l'État a fait savoir via son entourage qu'il prendra ses "responsabilités".

Salomé Robles