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"C'est grotesque": la droite fermement opposée à la suspension de la réforme des retraites envisagée par Élisabeth Borne

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Tandis qu'Élisabeth Borne songe à une possible "suspension" de sa réforme des retraites pour sortir de la crise politique, les Républicains affirment ce mercredi y être fermement opposé.

Le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, et les membres du parti sont fermement opposés à la suspension de la réforme des retraites, a déclaré ce mercredi 8 octobre son entourage à BFMTV confirmant les informations du Figaro.

"On défend cette réforme depuis des années, c’est la seule que le pays ait faite en sept ans. Revenir dessus serait catastrophique pour notre économie, l’accepter serait suicidaire pour la droite", confie un proche du ministre démissionnaire de l'Intérieur.

Mardi soir, la ministre démissionnaire de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a affirmé être favorable à la "suspension" de la réforme des retraites, votée en 2023 et qu'elle avait portée en tant que Première ministre.

Alors que la France est plongée dans une crise politique après la démission de Sébastien Lecornu, Élisabeth Borne a dit reconnaître quand "il faut savoir écouter et bouger". "Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension", a-t-elle avancé.

Une "ligne rouge"

"C’est grotesque de les voir supprimer eux-mêmes leur propre réforme", s'est offusquée mardi auprès de BFMTV, Agnès Evren, porte-parole des LR. "C’est clairement un signal à la gauche. C’est une ligne rouge pour nous".  

D'autres comme Julien Dive et Vincent Jeanbrun, députés du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale (et dirigé par Laurent Wauquiez) prennent leur distance par rapport au chef du parti Bruno Retailleau.

"Ce n’est pas la direction de LR qui a pouvoir de censure ou non, ce sont les députés! Ce sont donc les députés Droite républicaine qui s’exprimeront et personne d’autre", lâche sur X Julien Dive.

"Dans un monde normal, les décisions qui engagent un groupe parlementaire sont prises par les députés dudit groupe parlementaire et non par le seul parti", renchérie de son côté Vincent Jeanbrun.

En janvier 2023, alors Première ministre sous Emmanuel Macron, Élisabeth Borne avait présenté un ensemble de mesures très controversées destinée à refonder le système de retraite français, en reportant l'âge du départ à la retraite à 64 ans.

Fortement critiquée à gauche, la cheffe du gouvernement avait imposé son texte à coup de 49.3. Si la droite à l'Assemblée n'avait soutenu que du bout des lèvres la réforme , le Sénat à majorité LR avait largement soutenu le passage à 64 ans.

"Cette réforme, elle reprend les propositions des Républicains", s'était vanté sur Europe 1, Olivier Marleix patron des députés LR, après le dévoilement du texte en janvier 2023. Il reprend "l'architecture de l'amendement que nous votions chaque année" au Sénat, assurait aussi Bruno Retailleau.

Pour Horizons, c'est "non"

Après l'annonce d'Élisabeth Borne ce mardi, le parti Horizons n'a pas non plus tardé à réagir. "Jamais Horizons ne sera d’accord avec ça! Il faut arrêter de mentir aux Français! On ne peut pas faire un compromis avec la vérité et l’intérêt général: il faut travailler plus", prévient un proche d’Édouard Philippe, maire du Havre et ancien Premier ministre.

Selon cette même source, Horizons se dit prêt à "discuter", par exemple sur "des mesures favorables aux femmes et aux carrières hachées", mais une suspension de la réforme des retraites, "c’est non", affirme-t-il.

Orlane Edouard