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Les européennes de 1999, l'opération kamikaze de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy, tête de liste RPR-DL aux européennes, arrivant à un meeting à Lyon, le 10 juin 1999, à trois jours du scrutin. Il sait que la droite se dirige vers un naufrage.

Nicolas Sarkozy, tête de liste RPR-DL aux européennes, arrivant à un meeting à Lyon, le 10 juin 1999, à trois jours du scrutin. Il sait que la droite se dirige vers un naufrage. - AFP - Philippe Merle

Deux ans après la dissolution ratée de 1997, la droite est toujours en convalescence. À la tête du RPR, Philippe Séguin peine à tenir l'édifice face aux rébellions de François Bayrou et de Charles Pasqua. Faute de soutien de la part de Jacques Chirac, il quitte son poste en pleine campagne et laisse Nicolas Sarkozy prendre le volant.

Il n'y a pas qu'aux municipales de 2001 que Philippe Séguin a arboré le masque d'une droite en pleine dépression. Deux ans auparavant, alors que démarre la campagne des élections européennes de 1999, le mal-aimé de la chiraquie rue dans les brancards. Il dirige le RPR depuis près de deux ans, dans une sorte de tandem improbable avec Nicolas Sarkozy, proche d'Édouard Balladur.

Cette alliance de circonstance entre deux clans adverses de la droite, les gaullistes sociaux et les libéraux, est censée cautériser les plaies de la période où Alain Juppé occupait Matignon. C'est l'exact inverse qui se produit. La droite ne s'est toujours pas remise de la dissolution ratée et des législatives perdues de 1997. Philippe Séguin veut en profiter, sans le dire explicitement, pour "re-gaulliser" le RPR, prendre des distances avec l'ordo-libéralisme qui a conquis une bonne partie de ses cadres.

Les régionales de 1998 ont sapé cette besogne. Elles ont accentué les divisions internes du parti, notamment sur le sujet du "cordon sanitaire" qui le sépare du Front national. À l'approche des européennes du 13 juin 1999, Philippe Séguin pilote un navire qui prend l'eau de partout. C'est pourtant à Nicolas Sarkozy qu'il reviendra d'écoper.

Les deux flancs cèdent

Jetons un œil à tribord. Charles Pasqua, l'ancien complice souverainiste qui a guerroyé avec Philippe Séguin contre le traité de Maastricht, a pris le large. Avec Philippe de Villiers, auteur d'une percée remarquée aux européennes de 1994, il monte une liste intitulée "Rassemblement pour la France et l'Indépendance de l'Europe". Charles Pasqua accuse la chiraquie d'infidélité au gaullisme des origines. L'édifice s'affaisse sur son flanc droit.

Rupture. Assez tôt dans la campagne, Charles Pasqua, ancien complice souverainiste de Philippe Séguin, annonce qu'il fait cavalier seul. Ici les deux hommes le 5 octobre 1998.
Rupture. Assez tôt dans la campagne, Charles Pasqua, ancien complice souverainiste de Philippe Séguin, annonce qu'il fait cavalier seul. Ici les deux hommes le 5 octobre 1998. © AFP - Joël Saget

À bâbord, maintenant. L'UDF, le partenaire centriste pro-européen du RPR et de Démocratie libérale (DL), rechigne à faire liste commune avec Philippe Séguin. Son président, François Bayrou, a en horreur le logiciel idéologique (et le caractère) de l'ancien maire d’Épinal. Ce dernier lui a pourtant donné quelques gages, corseté qu’il est par l'engagement de Jacques Chirac en faveur de la monnaie unique. Sentant une opportunité de s'émanciper, le Béarnais envisage de monter sa propre liste. Le flanc gauche menace de céder.

"C'est tous des divas, ils m'emmerdent..."

À l'Elysée, où il est absorbé par la guerre civile au Kosovo, le président de la République enrage contre ces barons capricieux qui n'en font qu'à leur tête. Il demande à son fidèle ami Jean-Louis Debré, patron du groupe RPR à l'Assemblée nationale, de faire du nettoyage. En vain.

"Démerde-toi Jean-Louis, mets de l'ordre", lui lance le chef de l’État. "Mais c'est à vous de le faire, c'est vous le chef!", rétorque le député de l'Eure. Réponse de Jacques Chirac: "Je ne sais pas ce qu'ils veulent, c'est tous des divas, ils m'emmerdent..."

Flairant à plein nez la catastrophe à venir, le président tente une ultime conciliation. Il convie ses troupes à déjeuner à l'Elysée le 19 janvier 1999. Sont présents Philippe Séguin et Nicolas Sarkozy pour le RPR (le premier en est le président, le second en est le secrétaire général), François Bayrou pour l'UDF et Alain Madelin pour DL. Ensemble, ils sont censés incarner "L'Alliance", sorte de cartel des droites modérées qui a à peine huit mois d'existence - et aucun succès au compteur.

Créée après les régionales de 1998 dans l'espoir de mieux unifier la droite, L'Alliance (qui inclut le RPR, l'UDF et DL) réunit ses cadres à Paris, le 29 octobre 1998.
Créée après les régionales de 1998 dans l'espoir de mieux unifier la droite, L'Alliance (qui inclut le RPR, l'UDF et DL) réunit ses cadres à Paris, le 29 octobre 1998. © AFP - Thomas Coex

Dans son dernier ouvrage, Passions, Nicolas Sarkozy revient sur ce repas qui scelle le divorce entre François Bayrou et ses alliés:

"Philippe Séguin était, comme à l’accoutumée, assez sombre. (...) Son mutisme devenait pesant. Il ne l'interrompit que quand Bayrou eut la mauvaise idée de lui déclarer son amitié profonde, tout en confirmant qu’il ferait liste à part. C'est ce moment que Séguin choisit pour prononcer ce qui fut ses seules paroles du déjeuner. (...) 'Ton amitié, tu sais où je me la carre!' Cela avait le mérite d’être sans ambiguïté, mais la violence du propos saisit chacun. (...) Chirac était exaspéré. Ce fut un déjeuner de fous, où aucun ne fit le moindre effort pour même commencer à comprendre l’autre."

Chacun quitte le château en boudant, en particulier Philippe Séguin. Quelques jours plus tard, le 7 février, François Bayrou annonce la constitution d'une liste UDF autonome.

Tout va bien. François Bayrou (UDF), Alain Madelin (DL) et Nicolas Sarkozy (RPR) raccompagnés par Jacques Chirac sur le perron de l'Elysée, après un déjeuner particulièrement houleux. Philippe Séguin, lui, a quitté le palais côté jardin pour éviter les caméras.
Tout va bien. François Bayrou (UDF), Alain Madelin (DL) et Nicolas Sarkozy (RPR) raccompagnés par Jacques Chirac sur le perron de l'Elysée, après un déjeuner particulièrement houleux. Philippe Séguin, lui, a quitté le palais côté jardin pour éviter les caméras. © AFP - Pascal Guyot

"L'accumulation de foirages, ça libère un espace"

Faute de grives... Contraint de faire sans les centristes, le patron du RPR se contente de faire un ticket avec le libéral Alain Madelin. Le député des Vosges et celui d'Ille-et-Vilaine sont respectivement numéro un et deux de la liste RPR-DL. D'obédiences opposées, ils se sont déjà complétés à deux occasions: la présidentielle gagnée de 1995 et les législatives perdues de 1997. À l'un le discours social et républicain, à l’autre les thèmes plus économiques.

Cette fois-ci, la mayonnaise ne prend plus. Lorsqu'ils se rendent à Marseille le 5 mars pour leur premier meeting commun, les deux hommes s'adressent à peine la parole.

Au diapason. Philippe Séguin et Alain Madelin au meeting RPR-DL de Marseille, le 5 mars 1999. Après avoir fait campagne ensemble à plusieurs reprises, les deux hommes ont du mal à s'entendre.
Au diapason. Philippe Séguin et Alain Madelin au meeting RPR-DL de Marseille, le 5 mars 1999. Après avoir fait campagne ensemble à plusieurs reprises, les deux hommes ont du mal à s'entendre. © AFP - Boris Horvat
"Notre liste, à l'origine, présentait un certain équilibre", se convainc aujourd'hui Alain Madelin, interrogé par BFMTV.com. "Séguin-Madelin, ça couvrait de l'espace électoral. On n'aurait sans doute pas eu le même résultat si Séguin était resté. Après le foirage de la dissolution, le foirage de la gestion du RPR par Séguin... L'accumulation de foirages, ça libère un espace. Et quand vous êtes face à un poids lourd comme Pasqua, ça change la donne."

Durant le mois qui suit, Philippe Séguin fulmine. Il le voit bien, la chiraquie est acquise à l’idée que sa liste va faire un score médiocre. Elle cherche la parade, quitte à saborder le rafiot battant pavillon RPR-DL.

Bernard Pons, qui dirige l'Association des Amis de Jacques Chirac, multiplie les prises de parole où il explique que le 13 juin, la droite comptera ses voix en incluant le résultat des listes Bayrou et Pasqua. Celles-là même qui menacent d'étouffer Philippe Séguin et dont les chefs de file tapent à bras raccourcis sur Jacques Chirac... 

Dans Valeurs actuelles, Bernard Pons va jusqu’à inclure tout ce beau monde dans la "majorité présidentielle". Une majorité qui n'a aucune traduction concrète, puisque la droite est dans l'opposition à l'Assemblée nationale.

Séguin claque la porte

C'est la goutte de trop. Philippe Séguin ne tolère plus de voir son autorité bafouée et, surtout, que Jacques Chirac laisse dire que Séguin-Madelin et Pasqua-Villiers, c'est kif-kif. Le jour de parution de l'article dans Valeurs actuelles, le 16 avril 1999, le député des Vosges prend une décision radicale. À 10h20, il envoie par fax à l'AFP un communiqué manuscrit dans lequel il annonce sa démission de la présidence du RPR et de la tête de liste aux européennes.

Le communiqué manuscrit de Philippe Séguin, dans lequel il annonce son refus de mener la campagne de la liste RPR-DL aux européennes. Un texte au vitriol qui déclenche un séisme politique.
Le communiqué manuscrit de Philippe Séguin, dans lequel il annonce son refus de mener la campagne de la liste RPR-DL aux européennes. Un texte au vitriol qui déclenche un séisme politique. © AFP

Le texte fait l'effet d'une bombe. Dedans, Philippe Séguin charge violemment le chef de l'État. Il dénonce "les tentations d'une cohabitation émolliente" avec la gauche, "les stratégies suicidaires inspirées aux entourages par des sondages de popularité trompeurs", le manque de "loyauté", de "clarté" et de "transparence".

S'estimant "privé des moyens nécessaires" pour diriger le parti présidentiel, il en "tire les conséquences" en quittant son poste. Il confie l'intérim à Nicolas Sarkozy jusqu'à l'élection d'un nouveau président du RPR.

"Le coup de massue, mais qu'on voyait venir, c'était la démission de Séguin", se rappelle Jean-Louis Debré. "À ce moment-là, il y a panique à bord, on sait que ça va tanguer. Mais il y avait aussi une forme de soulagement, dans la mesure où Sarko devient tête de liste. On a une solution de remplacement." 

"Les chefs ne veulent pas de victoire"

La mission du maire de Neuilly, à moins de deux mois de l'échéance électorale, relève de l'impossible. Il assume néanmoins son rôle de kamikaze, prenant la peine d'appeler une nouvelle fois l'UDF et les pasquaïens à faire une liste d'union. François Bayrou répond sèchement sur TF1 en dénonçant "les crocs en jambe, les tripatouillages, les petites saletés de tous les jours". Quant à Charles Pasqua, il estime que le départ de Philippe Séguin lève définitivement "la garantie gaulliste".

"Tous ces gens se disent qu'après les européennes se profile la présidentielle. Les grands chefs ne veulent pas de victoire claire", décrypte Jean-Louis Debré. Il poursuit:

"Derrière l’interview de Bernard Pons dans Valeurs actuelles, il y a l'idée qu'il faut faire les comptes. Et Chirac ne veut pas qu’on l’assimile à telle ou telle liste. Il veut faire un rassemblement. S’il n’avait soutenu que Séguin, on lui aurait reproché de représenter tant et pas davantage."

Cette stratégie du non-choix de Jacques Chirac porte en elle les germes de l'UMP, dont les contours se dessineront lorsque le président briguera un second mandat en 2002. D'ici là, l’ex-maire de Paris fait le vide autour de lui par tergiversation.

Dans ce contexte, et par un étonnant retournement de situation, Nicolas Sarkozy se fait son meilleur chantre. Voué aux gémonies par l'entourage du chef de l'État pour son soutien à Balladur en 1995, la nouvelle tête de liste RPR-DL est bien décidée, quatre ans plus tard, à faire bloc avec la chiraquie. Mais à quel prix?

Sarkozy-Madelin, jeu à somme nulle

Philippe Séguin disparu, Nicolas Sarkozy rouvre les négociations avec Alain Madelin, son colistier. Le 6 mai, une liste relookée est brandie par les patrons du RPR et de DL. Parité hommes-femmes accrue pour faire plus "moderne", visages nouveaux, prise en compte des différents courants de la droite... Sur le papier, le tandem roule. Alain Madelin sait néanmoins que la campagne va désormais s’appuyer sur une jambe et demi:

"Je m’entendais bien avec Sarko. On a fait le job malgré les circonstances. Mais est-ce qu’il était le bon candidat pour mener la liste? Je me pose la question. Avec Sarko, le centre de gravité de la liste change brutalement. Le départ de Séguin a laissé un espace à Pasqua et Villiers, un espace qu’on ne couvrait plus, à savoir le souverainisme. Même si au demeurant les européennes, tout le monde s'en fout..."

Au-delà de cet aspect, peu de nuances idéologiques distinguent effectivement les deux hommes. Qui plus est, Alain Madelin cultive à l'époque une franchise qui frise parfois la désinvolture. Trois jours après la présentation de la nouvelle liste RPR-DL, il déclare sur RMC que les quatre premières années de la présidence Chirac ont été "une occasion gâchée". On a connu meilleur (re)démarrage.

Atomes crochus. Alain Madelin et Nicolas Sarkozy à un déplacement de campagne à Lohéac, en Bretagne, le 15 mai 1999. Ils sont accompagnés de Claude Goasguen et Patrick Devedjian.
Atomes crochus. Alain Madelin et Nicolas Sarkozy à un déplacement de campagne à Lohéac, en Bretagne, le 15 mai 1999. Ils sont accompagnés de Claude Goasguen et Patrick Devedjian. © AFP - Valéry Hache

Comme le raconte un proche de Jacques Chirac, le patron de Démocratie libérale n'était pas toujours facile à gérer:

"Madelin, on n'a jamais su ce qu'il voulait. Il avait une haute idée de lui-même et ne faisait pas partie du même univers que nous. Il s'est construit contre les gaullistes. Madelin comme Bayrou sont dans des combats personnels. Ils n'ont pas la culture du compagnonnage." 

Climat délétère

Certes, mais en l’occurrence, ce fameux "compagnonnage" chiraquien fait sacrément défaut à la liste RPR-DL. Ne voulant pas être associé de trop près à la potentielle déroute de son camp, le locataire de l'Elysée tarde à donner des signaux en sa faveur. Idem du côté d'Alain Juppé qui, agacé de ne pas être au premier plan de cette séquence électorale, fait campagne en maugréant.

Les sondages, en revanche, sont plutôt rassurants: le 20 mai, l’institut Ipsos place toujours le Parti socialiste (et ses alliés) en tête avec 25% des intentions de vote, mais annonce la liste RPR-DL en deuxième position à 19%. La liste Pasqua-Villiers est créditée de 10% des intentions de vote, celle de l'UDF, de 9,5%. Le duo Sarkozy-Madelin, plus harmonieux que le précédent, semble avoir réussi à remettre un peu d’huile dans les rouages.

Comme presque systématiquement aux élections européennes, l’image se révélera trompeuse à tout point de vue. Et ce malgré le volontarisme du maire de Neuilly, qui s’épuise dans la dernière ligne droite. Son camp est plombé par un climat délétère. Le 7 juin, Nicolas Sarkozy s'écharpe avec François Bayrou lors d’un débat télévisé sur France 2. Chacun se renvoie la responsabilité des échecs de la droite, alors que RPR et UDF ont gouverné ensemble de 1993 à 1997. Présent sur le plateau, la tête de liste PS François Hollande compte sagement les points.

La droite atomisée

Dans Libre, qu'il a publié en 2001, Nicolas Sarkozy décrit son sentiment lorsque tombent les résultats catastrophiques du 13 juin 1999: 

"J’avais imaginé un meilleur dénouement à ma première campagne nationale. Il me fallait cependant boire jusqu'au bout le calice de cette épopée électorale que je n’avais pas voulue." 

C'est le cas de le dire: avec 12,82% des suffrages exprimés et 12 élus au Parlement européen, la liste RPR-DL arrive en troisième position du scrutin, derrière les socialistes (21,95%) et, surtout, la liste de Charles Pasqua (13,05%). Pour la droite chiraquienne, c'est un naufrage absolu. Les mutins, eux, pavoisent. L'UDF de François Bayrou obtient 9,29%, permettant à ce dernier d'envisager une candidature autonome à la présidentielle de 2002.

Avec leur liste RPFIE, Philippe de Villiers et Charles Pasqua torpillent la liste Sarkozy-Madelin. Les deux hommes créent alors leur propre parti, mais l'initiative finira lettre morte.
Avec leur liste RPFIE, Philippe de Villiers et Charles Pasqua torpillent la liste Sarkozy-Madelin. Les deux hommes créent alors leur propre parti, mais l'initiative finira lettre morte. © AFP - Denis Charlet

Éreintée, la machine Sarkozy cale. Après un temps de flottement, le maire de Neuilly se laisse convaincre de ne pas briguer la présidence du RPR, dont l'élection aura lieu à l’automne. Philippe Séguin, lui, se fait oublier. Son retour se fera à l'occasion des municipales de 2001 à Paris - un choix qu’il paiera au prix le plus élevé.

Comme prévu, Jacques Chirac et Alain Juppé créent l'UMP en 2002 pour éviter qu'un scénario à la 1999 ne se réédite. Ils parviennent à absorber DL et une partie des troupes de François Bayrou. Le sentiment d'unité est là. L'histoire ne s'empêchera pas, des années plus tard, de bégayer pour autant...

De ces européennes calamiteuses, il y en a un qui tire un motif de satisfaction, c'est Alain Madelin: "Avec Sarkozy, on a réussi à avoir un mauvais score sans se mettre sur la gueule." À droite, le phénomène est suffisamment rare pour être souligné.

"ces gamelles politiques qui ont marqué l'histoire"

Cet article est le cinquième et dernier volet d'une série consacrée aux défaites électorales et personnelles qui ont marqué l'histoire politique française de ces 25 dernières années.

Jules Pecnard