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Surveillante tuée par un élève armé d'un couteau: François Bayrou mise sur "l'expérimentation de portiques"

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Après la mort d'une assistante de vie scolaire dans la Haute-Marne ce 10 juin, le Premier ministre compte interdire le port d'armes blanches aux mineurs et veut renforcer le diagnostic médical pour mieux détecter les jeunes les plus fragiles. La question des portiques est également sur la table.

Une réponse qui se veut ferme. Interpellée par Marine Le Pen après la mort d'une surveillante ce mardi matin dans un collège de Haute-Marne tuée par un collégien, François Bayrou promet de s'attaquer au fléau des armes blanches parmi les mineurs.

"Elles sont en train de devenir chez les jeunes une réalité de tous les jours", a reconnu le Premier ministre, s'inquiétant de "la décomposition de la société dans laquelle nous vivons".

Vers une interdiction du port de couteau pour les mineurs

L'adolescent de 14 ans qui a poignardé l'assistante de vie scolaire, ne "représentait pas de difficultés particulières", a précisé de son côté la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne qui s'est rendue sur place dans la foulée du drame.

Le chef du gouvernement a expliqué vouloir "travailler à l'application effective de l'interdiction du port de ce type d'armes" pour les mineurs. L'annonce n'a cependant rien de nouvelle. Fin mai, François Bayrou avait déjà annoncé sur BFMTV compter avancer sur le sujet.

Ces derniers mois, plusieurs drames liés au port de couteau se sont multipliés, de la mort du jeune Elias à Paris en janvier à une attaque dans un lycée privé de Nantes en avril.

Expérimentations pour des portiques

Le Premier ministre compte également sur "une expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires. La mesure avait déjà été annoncée dans la foulée de l'attaque au couteau à Nantes par François Bayrou lui-même. Lors de cette attaque, un lycéen avait poignardé quatre élèves, l'une d'entre elle avait succombé à 57 coups de couteau.

"Même si ce n'est pas évident, plusieurs établissements ont déjà lancé des expérimentations", a souligné le chef du gouvernement.

En 2016 par exemple, Laurent Wauquiez, alors président LR de la Région Rhône- Alpes avait fait installer à l’entrée des lycées publics et privés de la région des portiques de sécurité.

Coût des portiques : 100.000 euros par établissement. Mais les tourniquets ne servent qu'à filtrer les entrées, ce qui évite certes l’introduction de personnes extérieures mais pas la présence d'armes blanches.

Améliorer la santé mentale des jeunes

Dernière annonce de François Bayrou: "travailler à la question de la santé mentale".

"Nous devons, à la première alerte poser un diagnostic, mener un examen et faire une proposition de trairement" pour "prendre le contrôle des jeunes ou reprendre le contrôle de ces jeunes", a défendu le centriste sans entrer davantage dans le détail.

Plusieurs études montrent que la santé mentale des jeunes s'est beaucoup dégradée depuis le Covid-19 avec environ 15% des collégiens et des lycéens qui présentent un risque important de dépression et de comportements suicidaires, d'après des chiffres de Santé publique France.

Le rôle de la médecine scolaire a beaucoup été pointé du doigt ces dernières années, faute de personnels. On compte actuellement seulement un infirmier scolaire pour 1.600 élèves.

6.200 contrôles en deux mois

Les solutions évoquées par le Premier ministre peuvent-elles vraiment être efficaces? François Bayrou réfute en tout cas l'absence de réponse alors qu'une circulaire publiée en mars dernier a mis en place des contrôles aléatoires des sacs à dos dans les établissements après la mort d'un jeune de 17 ans devant un lycée de l'Essonne.

6.200 contrôles ont été effectués depuis, permettant la saisie de 200 couteaux. C'est d'ailleurs lors de l'un de ces contrôles ce mardi matin que la surveillante a été tuée.

Le chef du gouvernement s'inspire directement d'un rapport de la députée Horizons Naïma Moutchou qui soulignait que la détention d'armes blanches par des mineurs était devenue "un phénomène" en France qui concerne "n'importe quel territoire" et des profils d'adolescents très variés.

Marie-Pierre Bourgeois